PALIMPSEST : 2ème Cycle d’ateliers résidentiels

Le deuxième atelier résidentiel du pilote Paysage de Milan s’est tenu du 31 mars au 4 avril à Spazio Craft, Politecnico di Milano, avec la participation du consortium PALIMPSEST, du duo d’artistes gethan&myles, ainsi que de plusieurs associations locales activement impliquées dans les activités du pilote.

Cet atelier a été principalement consacré à la définition des Services Paysagers (Landscape Services) à développer et à imaginer dans le cadre du projet. Le concept de Services Paysagers, central dans l’approche théorique et pratique de PALIMPSEST, constitue un outil puissant pour modéliser les activités des pilotes. À travers leur conception et leur prototypage, PALIMPSEST promeut des solutions fondées sur des services, visant à influencer les comportements individuels et collectifs – en favorisant des modes de vie plus durables qui contribuent activement à la régénération et à la durabilité des paysages.

Pour explorer les pistes possibles de mise en œuvre, un atelier animé par le Politecnico di Milano a guidé les participant·es à travers un exercice de construction de scénarios et de projection. Les partenaires ont été invités à imaginer des contextes futurs dans lesquels les communautés locales adoptent et intègrent ces Services Paysagers dans leurs pratiques quotidiennes.

Par ailleurs, CULTURALINK a animé une session dédiée à l’exploration de l’approche de PALIMPSEST en matière de durabilité financière, en s’appuyant sur des technologies émergentes telles que la Blockchain et les NFTs. Ce moment de réflexion a ouvert de nouvelles pistes pour soutenir l’impact à long terme des services développés.

Durant ces journées, gethan&myles ont assemblé leur machine dans les espaces du Politecnico di Milano, préparant ainsi le terrain pour la présentation publique du projet ACQUA LAMBRO. Les artistes, accompagnés de Sanna Lehtinen, membre de notre comité consultatif, ont également visité le MAF – Museo Acqua Franca, géré par ArtedaMangiare MangiareArte, l’un des partenaires locaux actifs du pilote de Milan.

Dans l’ensemble, ce deuxième atelier résidentiel à Milan a pleinement atteint ses objectifs et posé des bases solides pour les activités qui ont suivi pendant la Milan Design Week.

Un grand merci à tous les participant·es pour leur contribution à une session de travail aussi inspirante que productive !

Du 23 au 28 juin 2025, le deuxième atelier résidentiel SONE s’est tenu à JEREZ DE LA FRONTERA, en présence et avec la participation des représentants du consortium international : Politecnico di Milano, Université d’Aalborg, NOVELCORE, Culturalink et Lodz Art Center. Étaient également présentes Sanna Lehtinen (Aalto University School of Arts), membre du comité consultatif, ainsi qu’Estelle Jullian (Culturama), artiste sélectionnée dans le cadre de l’appel à projets Creative Dialogues.
L’événement a été organisé en collaboration avec l’équipe locale, composée de la Mairie de Jerez, Fundarte et Nomad Garden.

Tout au long de la semaine, un accent particulier a été mis sur le travail créatif collaboratif développé au cours des derniers mois par des artistes, institutions, agents culturels, associations et citoyen·nes de Jerez, toutes et tous contribuant au projet Songs of the Nearby Earth (SONE).

Plusieurs lieux clés dans le développement du projet ont également été visités, notamment :

• l’École d’art et de design de Jerez (EASDJ),

• l’atelier de céramique Gresierra,

• le Centre andalou de documentation du flamenco,

• les tonnelles végétales de l’École des langues,

• les caves González-Byass et Tradición,

• ainsi que les nouvelles structures de vigne plantées dans l’espace public de la ville.

Au fil de la semaine, les participant·es ont rencontré des acteurs locaux essentiels comme l’association Amigos de los Árboles et le groupe Emparrados — Juan Luis Vega et Miguel Revuelta — figures majeures de la promotion de la végétalisation urbaine par les tonnelles de vigne à Jerez.
Ils ont également rencontré Austin Gardner, artisan de FabLab Jerez ; les post-compositeurs Belénish Moreno-Gil et Óscar Escudero ; José Manuel Coca, luthier traditionnel de zambombas ; et Claudia GR Moneo et Lucía Franco Corrales, contributrices du livre Lah Letrah de nuehtra zambomba.

Le projet a également bénéficié de l’inestimable collaboration de Francisco Benavent, du Centre andalou de documentation du flamenco.

Le projet SONE relie les paysages ruraux au patrimoine culturel local à travers la zambomba traditionnelle de Jerez, en opérant à l’intersection entre tradition et innovation. Il tisse des récits collectifs qui rendent hommage au passé tout en imaginant un avenir plus durable.

S’inspirant de la zambomba, à la fois élément symbolique et fonctionnel, le projet met en lumière son rôle dans la connexion entre les paysages naturels et urbains de Jerez. En ville, la zambomba est au cœur des festivités de l’Avent, où les communautés se réunissent dans les cours de quartier pour chanter des chants de Noël et des romances populaires, souvent autour d’un feu de bois, en partageant des douceurs traditionnelles frites.

À l’origine fabriquée avec des matériaux locaux, la zambomba servait à la fois de contenant alimentaire et d’instrument de musique. Son usage cyclique, son origine locale et sa nature multifonctionnelle en font un véritable paradigme de durabilité et de créativité, profondément enraciné dans le territoire.

SONE commence ici — en explorant et en tissant les liens entre cet objet et le paysage.
Dans ce but, de nouvelles zambombas sont en cours de co-conception en collaboration avec :

• la filière céramique de l’EASDJ,

• la famille Coca — les derniers luthiers de zambombas de Jerez,

• et l’atelier artisanal Gresierra.

Le processus explore l’utilisation de matériaux locaux, tels que l’albariza — un sol très prisé pour la viticulture à Jerez, composé de sédiments marins anciens comme les diatomées et les radiolaires — ainsi que des sarmientos (sarments de vigne) issus de cépages autochtones comme le Palomino Fino, le Pedro Ximénez, le Moscatel et le Tintilla de Rota, pour expérimenter leur potentiel de façonnage et d’émaillage des instruments.
Cette approche matérielle de la culture est enrichie par la collaboration d’experts tels que le géologue et œnologue Willy Pérez, et la musicologue Belénish Moreno-Gil, qui développe une œuvre sonore évoquant les paysages passés et imaginés de Jerez, en collaboration avec le compositeur Óscar Escudero.

Dans le cadre de l’atelier résidentiel, l’équipe a commencé à enregistrer les sons des nouvelles zambombas, créées par l’EASDJ, Gresierra et la famille Coca, ancrant ainsi le projet dans une exploration multisensorielle du lieu et de la mémoire.

Ce travail sera complété par une compilation de paroles de chants de Noël et de romances populaires contenant des références au paysage et aux défis environnementaux émergents de Jerez.
La sélection s’appuie sur des paroles transmises oralement depuis plus de quatre siècles, servant de base pour réinventer le passé — et imaginer l’avenir de la ville.

Claudia GR Moneo et Lucía Franco Corrales nous guideront à travers ce patrimoine collectif, façonné et reconfiguré au fil du temps — un véritable palimpseste révélant les strates de mémoire, de culture et d’imagination inscrites dans le territoire.

Enfin, dans la tradition qui consiste à imaginer des usages alternatifs pour ces objets, le projet propose la réutilisation des zambombas comme dispositifs de protection pour les plantations de tonnelles urbaines.
Jerez, avec son identité viticole profondément enracinée, a toujours utilisé la vigne comme source d’ombrage dans des espaces privés tels que patios et porches. Dans certains cas — comme aux caves González Byass — ces structures végétalisées ont commencé à s’étendre dans les rues semi-publiques.

Aujourd’hui, l’association Amigos de los Árboles / Emparrados milite pour l’expansion de cette infrastructure verte dans les rues publiques, réimaginant le rôle de la vigne à la fois comme solution climatique et symbole culturel du renouveau urbain.

En soutien à cette initiative environnementale, SONE propose la réutilisation des instruments — émaillés avec des résidus de vignes agricoles et d’autres matériaux paysagers locaux — comme dispositifs de protection pour les jeunes plantations de vigne.
Cette approche pose les bases d’une stratégie de renaturation urbaine plus durable et sensoriellement enrichie.

Dans ce but, un atlas des tonnelles existantes dans la ville est en cours de réalisation.
En parallèle, l’équipe travaille à l’installation d’un réseau de suivi environnemental dans divers quartiers de Jerez, en partenariat avec Austin Gardner (FabLab Jerez, école El Altillo).
Ce système vise à collecter des données et à comparer les bénéfices climatiques, écologiques et sensoriels entre les zones urbaines avec tonnelles végétales et celles sans.

En complément, l’ICCS — également membre du consortium PALIMPSEST — développe des outils en réalité augmentée permettant de simuler ces interventions via les caméras de téléphones portables, rendant le projet plus accessible et engageant pour des publics variés.

SONE vise à encourager l’adoption de ces stratégies par les institutions concernées, en imaginant de nouveaux modèles de gouvernance et de création de valeur, ainsi que de nouveaux rituels reconnaissant et célébrant les liens et les responsabilités des citoyen·nes envers leur environnement immédiat.
Cette démarche fait écho à l’esprit des fêtes traditionnelles de la zambomba, autrefois organisées dans les cours de quartier : des moments de rassemblement, de responsabilité partagée et d’expression culturelle, ancrés dans les espaces du quotidien.