EXPOSITION VOIR LA MER

Se perdre dans la grande bleue jusqu’à l’horizon, rêver d’infini, d’indolence, d’aventure, se laisser envahir par d’insondables possibles : Voir la mer nous absorbe, toutes et tous, inexorablement. Combien sont partis, à travers les âges, affronter sa houle, sans carte ni boussole, guidés par le goût du large, le désir de conquérir ses richesses ou l’espoir de se réinventer sur d’autres rivages ? Terreau de nos civilisations, héroïne de nos mythes et de nos imaginaires, la mer s’impose comme l’expression paradoxale de notre rapport à la nature, entre contemplation et exploitation. Aujourd’hui, il nous faut regarder la mer en face, sublime toujours, mais aussi parcellaire, exploitée, épuisée, et colonisée de toutes parts. Réchauffement des océans, montée du niveau des eaux, acidification et désoxygénation des mers, surpêche, pollution plastique et chimique, dégradation des habitats marins, effondrement de la biodiversité, prolifération des espèces invasives… L’océan ploie sous de multiples menaces.

Pourtant, il est à la base des phénomènes mondiaux qui rendent la Terre habitable. Son immense et unique masse aqueuse circulant à la surface du globe régule en effet le cycle de l’eau et les mouvements météorologiques. Il stabilise également le climat en absorbant plus de la moitié des émissions de CO₂ de l’humanité. Enfin, il constitue le plus grand écosystème de la planète. Berceau de la vie organique, l’océan est aussi celui de la vie économique et marchande. La majorité des humains vivent sur ses rivages et trois milliards d’entre eux dépendent directement de la biodiversité marine pour subvenir à leurs besoins. Pierre angulaire du libre-échange, sillonnée de part en part par des millions de navires, la mer dissimule au regard les pires excès : la surpêche et ses méthodes destructrices, les extractions minières écocides, les essais nucléaires, les décharges illicites, l’abandon des personnes exilées… Et ce alors même qu’elle est perçue comme un réservoir de solutions d’avenir tant pour l’énergie et l’alimentation que pour les nouveaux matériaux. Entre coopération internationale, batailles navales et guerre commerciale, le partage de ses ressources et de ses espaces fait de l’océan un enjeu géopolitique de taille, qui relie les humains autant qu’il les oppose.

De l’ivresse des profondeurs à l’écume d’un océan chaviré, l’exposition nous invite à plonger dans la vague, non pas pour prendre la mer, mais plutôt pour apprendre à la rendre. Rendre la mer à ses équilibres, à son immensité insondable, à ceux qui savent en prendre soin, et imaginer de nouvelles actions concrètes pour engager la résilience avec les mondes de l’eau.

Avec les artistes  : Adélaïde Feriot, Charlotte Gautier van Tour, Carla Gueye, Elsa Guillaume, Hypercomf, Latent Community, Rémi Lécussan, Émeric Lhuisset, Mathieu Lorry Dupuy, Ana Mendes, Jacques Perconte, Duke Riley, Ugo Schiavi et l’ONG Bloom

COMMISSARIAT – Lauranne Germond

SCÉNOGRAPHIE – Benjamin Gabrié

TEXTES – Lauranne Germond, Alice Rochepeau, MAIF Social Club

PRODUCTION EXÉCUTIVE – Artistik Bazaar

DIRECTION TECHNIQUE – Rejoyce

AGENCEUR – Solid

REMERCIEMENTS AUX PRÊTEURS ET PARTENAIRES
Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Hugo Bordet

Du 11 octobre 2025 au 25 juillet 2026

Maif Social Club, 37 rue de Turenne à Paris 3e

Entrée libre et gratuite