
Le projet « E Voce di u Castagnu »
E Voce di u Castagnu – Les Voix du Châtaignier – est un projet de recherche-action autour de la Châtaigneraie…
Dans le cadre du programme Européen Transformative Territories, mené par COAL avec ses 5 partenaires: ArtMill, Inland, ITM, Tavros, Zone Sensible, le TT MOOC a été créé comme un espace numérique afin de favoriser la circulation et la reconnaissance transnationale des Pratiques Artistiques Transformatrices. Une première série d’entretien est disponible afin de découvrir des artistes, des acteurs culturels et des scientifiques impliqués dans des pratiques artistiques dédiées à la transformation écologique et territoriale.
Crédit image : © ArtMill
Publié le 23 septembre 2025
Guidées par le comité scientifique de Transformative Territories – Nathalie Blanc, Patrick Degeorges et Anaïs Roesch –, ces conversations explorent les trajectoires artistiques, l’intégration des enjeux écologiques, le rôle de la créativité dans la construction des communs, ainsi que les défis et les opportunités liés à la transformation des territoires. À travers cette pluralité de voix, la série met en lumière la manière dont l’art peut contribuer à bâtir des futurs plus durables et partagés.
DÉCOUVREZ LES PREMIERS ENTRETIENS :
Dans cet entretien, Nathalie Blanc et Patrick Degeorges explorent le rôle fondamental de l’artiste dans la transformation des territoires, en particulier face aux défis écologiques actuels. Loin d’être de simples créateurs d’objets esthétiques, les artistes sont ici décrits comme des agents capables de révéler l’exceptionnel dans l’ordinaire et d’ouvrir de nouvelles perspectives sur nos espaces de vie et leurs vulnérabilités environnementales. Par leur capacité à subvertir les routines et à inventer des gestes ancrés dans la mémoire collective, ils participent activement à la redéfinition des territoires, en y intégrant une dimension écologique qui interroge notre rapport au vivant et aux ressources naturelles. Cette démarche remet aussi en question la légitimité de l’art dans la société contemporaine, ainsi que les tensions entre une économie spéculative virtuelle et un art enraciné dans le réel et les besoins territoriaux. Au cœur de cette discussion se trouve l’idée d’un art engagé, qui transforme et réinvente les communs, nous invitant à repenser le rôle de l’artiste comme acteur social, politique et écologique.
Dans cet entretien, Nathalie Blanc et Patrick Degeorges, explorent la manière dont l’art peut devenir un vecteur pour repenser la relation entre habitants, paysages et écosystèmes locaux, favorisant la prise de conscience et l’action durable. À travers leur dialogue, ils abordent les tensions et opportunités liées à l’intégration des préoccupations environnementales dans des projets artistiques ancrés territorialement, ainsi que les impacts potentiels sur la recomposition des liens sociaux et l’appropriation par les communautés de leur environnement de vie. Ce témoignage offre une réflexion précieuse sur les rôles que l’art peut jouer dans les transitions écologiques et sociales des territoires.
Dans cet entretien mené par Nathalie Blanc, Maria-Thalia Carras, commissaire d’exposition profondément engagée sur les enjeux écologiques, partage ses expériences et réflexions sur des pratiques artistiques qui croisent science, savoirs pluriels et transformation territoriale. À partir d’exemples concrets de projets menés à Aitoliko et Tavros, en Grèce, elle met en lumière les complexités de la collaboration entre artistes, scientifiques et communautés locales, tout en interrogeant les questions de légitimité et le rôle de l’art face aux défis écologiques.
Maria-Thalia souligne l’importance d’une approche ouverte et pluraliste de la connaissance – au-delà des hiérarchies traditionnelles – et insiste sur la capacité singulière de l’art à créer des espaces de dialogue où savoirs scientifiques, sagesses locales et pratiques artistiques se rencontrent. Elle illustre aussi les impacts concrets de ces initiatives sur les territoires, où la construction de confiance et l’échange suscitent un désir renouvelé de savoir, notamment dans des zones où l’offre culturelle est rare et souvent concentrée dans les grandes villes.
Dans cet entretien, l’artiste Kenia de Aguiar et le philosophe Patrick Degeorges réfléchissent au potentiel transformateur de la pratique artistique dans des territoires de plus en plus exposés aux risques écologiques, notamment les incendies. S’appuyant sur son expérience dans la région rurale de Maçāo, au Portugal, Kenia de Aguiar esquisse une vision de l’engagement communautaire à travers la photographie, non pas comme une compétence technique mais comme un médium permettant de cultiver la sensibilité et de transformer les regards. Ensemble, ils explorent comment cette transformation du regard peut catalyser une conscience plus profonde des dynamiques environnementales et de la responsabilité sociale.
La conversation aborde les questions de continuité, de transmission et d’échelle : comment des interventions artistiques localisées peuvent-elles conduire à un changement durable ? Quelles infrastructures sont nécessaires pour maintenir cette dynamique une fois l’artiste parti ? Kenia insiste sur l’importance d’une construction lente et collective dans le temps, et met en valeur l’émergence de nouvelles alliances – entre artistes, institutions et communautés locales – rendues possibles par le projet Transformative Territories. Son travail esquisse une forme distribuée d’auctorialité et de responsabilité partagée, où les processus artistiques servent de catalyseurs à la réflexion commune et au soin apporté au territoire.
Dans cet entretien, Nathalie Blanc échange avec Luiz Oosterbeek sur son expérience de collaboration étroite avec une communauté locale à travers un projet de transformation au long cours. Luiz Oosterbeek partage des réflexions sur l’évolution organique de cette relation, fondée sur la confiance et le respect mutuel, plutôt que sur une division entre « eux » et « nous ».
Ils discutent du rôle de l’art et de l’éducation dans la promotion du changement social et territorial, en mettant en avant des exemples de collaborations avec les écoles et la communauté au sens large. Luiz Oosterbeek revient aussi sur la dimension collective de la survie et de la transformation, soulignant que la solidarité, plutôt que l’individualisme, est la clé d’un impact durable.
Dans cet échange, l’artiste sonore et chercheur Nuno da Luz dialogue avec Nathalie Blanc autour de l’écoute comme manière d’habiter et de se relier aux territoires. S’appuyant sur son projet mené à Aitoliko, en Grèce – développé en collaboration avec le Culture Camp initié par Maria-Thalia Carras – Nuno réfléchit aux implications politiques et écologiques de l’attention acoustique, ainsi qu’aux tensions entre l’autorité scientifique et l’expérience sensorielle.
Au cœur de sa collaboration avec un ornithologue et la population locale d’oiseaux, la discussion explore l’idée de l’écoute non pas seulement comme méthode d’observation, mais comme mode de rencontre qui remet en cause les paradigmes dominants de production des savoirs. À travers le son, Nuno cherche à établir une forme de communication non hiérarchique, qui reconnaît l’agencéité des êtres plus-qu’humains et questionne les frontières conventionnelles entre art, science et activisme.
Cet échange ouvre une réflexion plus large sur les dimensions épistémologiques et affectives de l’art écologique, l’importance de l’accordage au lieu, et le potentiel du son à créer de nouvelles formes de co-présence et d’attention partagée face aux transformations environnementales.
Dans cet échange, le philosophe et penseur écologique Patrick Degeorges s’entretient avec l’artiste et chercheuse Margherita Pevere sur le potentiel transformateur des pratiques artistiques en temps de crise écologique. Forte de son expérience dans les domaines de la bioart, du travail du deuil et de la collaboration interdisciplinaire, Margherita Pevere réfléchit à la manière dont les artistes peuvent contribuer à des savoirs partagés, à des processus collectifs de deuil et à de nouvelles formes d’engagement territorial.
Son projet Lament engage les écologies post-incendies et le deuil plus-qu’humain à travers une installation/performance et un programme de participation communautaire. Dans cet entretien, elle décrit comment la pratique artistique peut faciliter des processus de soin collectif et de résilience à long terme. Elle aborde aussi les conditions nécessaires pour soutenir ce type de démarche, incluant les modèles de financement, le rôle des alliés locaux, et l’importance du temps et de la confiance pour construire des relations significatives avec les communautés. Le dialogue explore également la relation entre art, science et savoirs écologiques traditionnels ; les défis liés à la transmission de pratiques artistiques situées ; et la responsabilité éthique des artistes d’agir comme de « bons ancêtres ». Tout au long de l’échange, Margherita Pevere et Patrick Degeorges se confrontent à une question partagée au cœur du programme Transformative Territories : comment l’art peut-il contribuer à des transitions collectives face aux bouleversements écologiques systémiques ?
Dans cet échange avec Anaïs Roesch, Thierry Boutonnier retrace sa trajectoire singulière d’artiste « arboricole », une pratique située au croisement de l’art, de l’écologie, de l’agriculture et des sciences sociales. Thierry Boutonnier défend une forme d’art transformatrice, où planter un arbre ou distiller des roses devient un acte de résistance, de soin et de co-construction.
Tout au long de l’entretien, il revient sur des projets emblématiques tels que Prenez racines !, Eau de Rose, Pont Ver(t)s et Appel d’air, en explorant les conditions concrètes dans lesquelles ces œuvres contextuelles ont émergé, leurs temporalités, les dynamiques institutionnelles qui les soutiennent – ou les contraignent – et, surtout, le rôle des habitants en tant que co-auteurs.
À travers leur dialogue, Anaïs Roesch et Thierry Boutonnier interrogent la place de l’artiste dans la société, les seuils de toxicité environnementale, les alliances possibles entre humains et non-humains, et les formes sensibles que peuvent prendre les luttes pour la justice environnementale. Ce texte témoigne ainsi d’un engagement artistique qui rejette l’extractivisme culturel et propose au contraire un art vivant, ancré, exigeant et profondément relationnel.
Dans cet entretien mené par Anaïs Roesch, Julie Navarro retrace avec sensibilité son parcours d’artiste, depuis sa perception poétique du monde dans sa jeunesse jusqu’au développement d’une pratique profondément ancrée dans les lieux. À travers une trajectoire singulière qui tisse engagement politique, recherche esthétique et attention portée au vivant, elle évoque une œuvre en perpétuel mouvement, nourrie par les relations, la matérialité des flux et l’évanescence du réel.
De la création du festival Les Uns chez les Autres dans le 19ᵉ arrondissement de Paris à la mise en place d’une « communauté des tourbières » en Creuse, Julie Navarro explore le potentiel transformateur de l’art en associant pratiques collaboratives, gestes visuels et récits partagés. La conversation révèle une vision multiple de l’artiste, où le sensible, le politique et le ludique s’entrelacent pour inventer de nouvelles formes d’attention au monde et à ses fragilités.
Des entretiens et d’autres types de contenus seront régulièrement publié sur le TT MOOC jusqu’en décembre 2025.
Transformative Territories: Performing Transition through the Arts est un programme soutenu par Europe Creative qui réunit un réseau d’acteurs et d’artistes œuvrant à promouvoir de nouvelles manières d’habiter la Terre. Tout au long du programme, plus d’une dizaine d’expérimentations de terrain, combinant arts, sciences et participation citoyenne – expériences collectives, performances artistiques, expositions, actions pédagogiques, formations et rencontres – rassembleront artistes, penseurs, agriculteurs, scientifiques, acteurs politiques, porteurs de projets culturels ainsi que des citoyens locaux et européens, afin de démontrer le potentiel des solutions fondées sur la culture pour transformer les territoires.
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