PRIX COAL 2023 : LES ARTISTES NOMMÉ·ES

Avec Plante !, le Prix COAL 2023 invite les artistes du monde entier à semer les graines de la création et de l’action, à faire germer de nouvelles recherches et expérimentations, pour que bourgeonne une pensée végétale inventive et résiliente à même de faire fleurir le monde d’après. Cette quatorzième édition du Prix COAL est un appel à agir, marcotter, soigner, se réitérer, s’hybrider. Un appel à sentir les richesses du végétal, ses équilibres et ses dynamiques, de la graine au calice, de la molécule à l’écosystème.

L’appel à projets international du Prix COAL 2023 invitant les artistes à s’emparer du sujet des plantes a réuni 757 dossiers d’artistes provenant de 57 pays. Ce succès reflète l’engagement croissant des artistes pour l’environnement et les enjeux écologiques.

LES DIX ARTISTES NOMMÉS POUR LA 14^EME ÉDITION DU PRIX COAL ET LEURS PROJETS SONT

1. Rita Alaoui (Maroc), Lawsonia Cataplasm Garden
2. Al-Wah’at Collective (Palestine/Royaume-Uni/Espagne), Wild Hedges
3. Laura Cinti (Royaume-Uni), AI in the Sky
4. Fabiana Ex-Souza (Brésil), Trouxas de mandinga
5. Shivay La Multiple (France /Nouvelle-Calédonie), Ciels qui parlent
6. Sandra Lorenzi (France), Vert(s) FOUGÈRES
7. Barbara Mydlak (Pologne), The book of extinction
8. Jean-Sébastien Poncet (France), La ferme des renouées
9. Azra Svedruzic & Demirel Pašalić (Croatie), Facing the Sun
10. Paula Valero Comín (Espagne), ATLAS / Herbier Résistant Rosa Luxemburg

CÉRÉMONIE DU PRIX COAL 2023

Les Prix seront décernés le 20 septembre 2023, à l’occasion à l’occasion de la première édition de Sans réserve, nouveau rendez-vous de l’art et de l’écologie de COAL au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, lançant une riche saison d’événements pour les 15 ans de COAL. La question du végétal sera au centre de cette journée thématique et festive.

SANS RÉSERVE, NOUVEAU RENDEZ-VOUS PHARE POUR LA SCÈNE ARTISTIQUE DE L’ÉCOLOGIE.

À l’occasion des 15 ans de l’association, COAL crée Sans réserve, un nouvel événement récurrent, artistique et festif, qui donne la parole aux artistes engagés pour l’écologie, autour de la traditionnelle cérémonie de remise du Prix COAL et du Prix étudiant COAL – Culture & Diversité. COAL convie ainsi les professionnels et le grand public à une journée de rencontres, de performances, d’ateliers et d’expériences pour un rendez-vous inédit et fédérateur autour de la nouvelle scène artistique engagée pour l’écologie.

PRÉSENTATION DES DIX PROJETS ARTISTIQUES NOMMÉS POUR LE PRIX COAL 2023 – PLANTE !

Sandra Lorenzi (France), Vert(s) FOUGÈRES

Se rendre sensibles aux plantes et à leurs prouesses, c’est peut-être par là que tout commence. Afin de mettre en valeur les capacités sensibles et émotives des plantes, Sandra Lorenzi nous invite à comprendre et à décrypter le langage propre à celles-ci et plus particulièrement aux fougères, espèce primitive extrêmement résiliente. À l’aide d’un instrument de musique créé en «verre de fougère», technique disparue de fabrication du verre, le projet Vert(s) FOUGÈRES propose de capter les mélopées des fougères et de les retranscrire en une partition musicale, formant ainsi une véritable cartographie du territoire où elles s’implantent.

Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art de la Villa Arson, Sandra Lorenzi vit et travaille à Montreuil. Son travail a été présenté dans des institutions et des galeries en France et à l’étranger (Palais de Tokyo, Bozar, Laznia Center for Contemporary Art, South African National Gallery, Mac Lyon…).

Shivay La Multiple (France/Nouvelle-Calédonie), Ciels qui parlent

Toujours à l’écoute du chant des plantes et de leurs paroles, Shivay La Multiple nous emmène à la rencontre d’un fruit ligneux aux usages, formes et récits pluriels : la calebasse. Transformée à la fois en objet utilitaire, décoratif, musical ou religieux, utilisée en poison ou en remède, la calebasse est omniprésente dans de nombreuses traditions du monde. Ciels qui parlent propose de rendre hommage à ces savoir-faire en perdition à travers une installation sonore diffusant la mémoires des gestes, des voix et des êtres qui utilisent la calebasse.

Diplômée notamment de la Haute École des Arts du Rhin, Shivay La Multiple vit et travaille entre Paris et Nouméa en Nouvelle-Calédonie/Kanaky. Son travail a été présenté au Musée de la femme de Mexico, au Bazaar Compatible à Shanghai, au Palais de Tokyo. Iel mène des résidences de recherche en Croatie, en Guyane en République Démocratique du Congo (RDC), au Sénégal puis en Ouganda.

Paula Valero Comín (Espagne), ATLAS / Herbier Résistant Rosa Luxemburg

Réactualiser l’héritage des plantes en même temps que celui des humains, c’est le projet de Paula Valero Comín qui souhaite établir des liens entre la capacité de résilience des plantes urbaines et la contribution des femmes à la protection du vivant dans toutes ses manifestations. Atlas / Herbier Résistant Rosa Luxemburg réactualise ainsi l’héritage d’une généalogie de femmes engagées face aux formes d’opression en associant chacune d’elle à une plante aux propriétés curatives et résistantes.

Diplômée du Collège des Beaux Arts de Valence et de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris notamment, Paula Valero Comín est une artiste espagnole. Son travail a été présenté en Espagne, en France, à Cuba et au Brésil.

Fabiana Ex-Souza (Brésil), Trouxas de mandinga

Dans cette quête de réparation historique, Fabiana Ex-Souza cherche à sublimer le passé colonial des plantes en potentiel de guérison. Les graines de la colonisation comme le café, le coton, le tabac, le maïs, les haricots deviennent alors telles des amulettes brodées sur des baluchons qui, une fois revenus à la terre, sèmeront les graines du renouveau. Trouxas de mandinga utilise ainsi les vertus transmutationnelles des graines pour repenser notre rapport à l’histoire et restaurer nos liens au vivant.

Diplômée des Beaux-Arts à l’école Guignard au Brésil, Fabiana Ex-Souza vit et travaille à Paris. Ses performances ont notamment été présentées à la Fondation Cartier, au Musée national d’art moderne – Centre Pompidou et à la Maison de l’Amérique Latine.

Al-Wah’at Collective (Palestine), Wild Hedges

L’histoire du cactus est elle aussi intimement liée à la colonisation. Introduit en Europe au XVIe siècle afin de cultiver une espèce de cochenille capable de produire une teinture rouge brillante, il est aujourd’hui considéré comme envahissant et ravageur. Avec Wild Hedges, le collectif Al-Wah’at cherche à déconstruire la vision anthropocentrique d’espèce envahissante en utilisant les nombreux potentiels de la fibre de cactus et des pigments de la cochenille dans la construction et l’entretien des bâtiments, le tissage, la teinture, l’impression ou la cuisine.

Diplômés de Centre for Research Architecture de la Goldsmiths University de Londres, Areej Ashhab, Ailo Ribas et Gabriella Demczuk du collectif Al-Wah’at vivent et travaillent entre Londres et la Palestine. Leur travail a été présenté en Angleterre et en Palestine (Arts Catalyst, Sakiya).

Rita Alaoui (France/Maroc), Lawsonia Cataplasm Garden

Replacer les plantes et leurs vertus salvatrices au coeur de nos systèmes de soin est au centre du projet de Rita Alaoui qui souhaite repenser nos modes de guérison face à une industrie pharmaceutique qui se veut systématique, interventionniste, et polluante. Honorant les savoir-faire ancestraux marocains, Lawsonia Cataplasm Garden explore les pouvoirs de guérison du henné sous la forme d’une installation multimédia, d’un rituel de soin et d’une salle d’empreintes.

Diplômée de la Parsons School of Design à New York, Rita Alaoui vit et travaille à Paris. Ses travaux ont fait l’objet de nombreuses expositions en France et à l’étranger (Galerie Siniya 28, Kunstrai, Paris Internationale Art Fair, Orangerie du Parc Prieuré).

Barbara Mydlak (Pologne), The book of extinction

Barbara Mydlak cherche elle aussi à redonner vie aux savoir-faire et aux plantes oubliées par la transformation de déchets végétaux en papier. Plantes en décomposition et mourantes, vieux bouquets, feuilles mortes, fleurs de cimetières sont autant de ressources pour créer The book of extinction dont le contenu sera dédié au contenant : plantes menacées, toxiques, aromatiques, jetées, comestibles… Une technique de fabrication qui servira aussi à la confection de quatre installations grand format.

Diplômée de la Faculté des arts visuels de l’Académie des beaux-arts Strzeminski à Lodz, en Pologne, Barbara Mydlak vit et travaille en Belgique. Elle a récemment été sélectionnée par le Nucleo Kunstenaar program à Ghent, en Belgique.

Laura Cinti (Royaume-Uni), AI in the Sky

Oubliées ou délaissées, certaines plantes peuvent aussi être particulièrement rares et recherchées. C’est le cas de l’Encephalartos woodii, un type de Cycas qui intéresse Laura Cinti et dont on n’a retrouvé qu’un specimen à l’état sauvage, mâle. Celui-ci a été clôné puis propagé mais aucune femelle n’a jamais été découverte ce qui empêche toute reproduction naturelle. AI in the Sky souhaite mettre à profit l’intelligence artificielle et la technologie des drones pour localiser un specimen femelle à même de faire renaître le cycle naturel de la plante.

Diplômée du Goldsmiths College – Université de Londres et de l’Université de Hertfordshire, Laura Cinti vit et travaille au Royaume-Uni. Ses œuvres ont été présentées dans des lieux tels que le Musée national MAXXI, le Van Abbemuseum, l’Espace Fondation EDF, le Théâtre national et l’Académie des sciences de la République tchèque, la Maison européenne de la photographie, le Centro Andaluz de Arte Contemporáneo et le Royal Institute of Great Britain

Azra Svedruzic & Demirel Pašalić (Croatie), Facing the Sun

Régénérer les cycles naturels là où ils ont été perturbés, c’est le projet d’Azra Svedruzic & Demirel Pašalić qui cherchent à activer la réappropriation des territoires pollués et déforestés par la plantaison de tournesols. Facing the Sun s’appuie sur la pratique de l’écovention, intervention sous forme d’art écologique dans un environnement dégradé, pour planter des champs de tournesols dans les territoires abîmés de Zagreb, par le biais d’actions communautaires et de performances de guérison.

Demirel Pašalić & Azra Svedružić sont un duo d’artistes vivant et travaillant à Zagreb, en Croatie. Ils créent des projets communs depuis 2015, et ont exposé ensemble de nombreuses œuvres d’art lors d’expositions personnelles.

Jean-Sébastien Poncet (France), La ferme des renouées

Les habitants sont aussi au coeur du projet de Jean-Sébastien Poncet qui les associe dans son processus créatif en les invitant à co-produire des sols vivants sur un site post-industriel de Saint-Étienne. Dans un geste de design agricole, La ferme des renouées se construit autour du potentiel dépolluant d’une plante invasive, la renouée du Japon. Un projet qui prend la forme d’une sculpture sociale autour de trois gestes techniques ritualisés : faner, fouler, composter.

Designer industriel de formation, Jean-Sébastien Poncet vit et travaille à Saint-Étienne. On trouve notamment son travail On trouve son travail au travers de l’édition contemporaine (ESE édition sous étiquette, Galerie Georges Vernay-Caron) et des créations conjointes dans l’espace publique (Etablissement publique d’aménagement de la ville de Saint-Etienne, Grand Lyon, Conseil Général de la Loire).

DOTATIONS

– L’artiste lauréat·e du Prix COAL bénéficie d’une dotation de 12 000 euros et d’une résidence de création au coeur du Domaine de Belval, propriété de la Fondation François Sommer, animée par les équipes scientifiques et pédagogiques du musée de la Chasse et de la Nature et celles du Domaine de Belval. Situé sur la commune de Belval-Bois-des-Dames, dans les Ardennes françaises, le Domaine de Belval est un véritable observatoire de la ruralité et de la vie sauvage qui accueille chaque année des artistes sélectionné·e·s pour l’intérêt de leur contribution au renouvellement de la vision du rapport de l’humain à son environnement naturel.

– L’artiste lauréat·e du Prix spécial du Jury bénéficie d’une dotation de 3 000 euros.

– L’artiste lauréat·e de la mention NOVA_XX est invité·e par le Centre Wallonie-Bruxelles/Paris à exposer au sein de la biennale internationale NOVA_XX 2023, qui se tiendra de décembre 2023 à février 2024 au Centre Wallonie Bruxelles à Paris et Hors-les-Murs. Fondée en 2017 à Bruxelles par Stéphanie Pécourt, directrice du Centre Wallonie-Bruxelles/Paris, NOVA_XX est une biennale internationale dédiée à l’intrication artistique, scientifique et technologique en mode féminin et non binaire et à l’ère du 4.0.

– L’artiste lauréat·e de la mention Ateliers Médicis bénéficie d’une résidence à Clichy-sous-Bois/Montfermeil en lien avec la forêt régionale de Bondy. Les Ateliers Médicis accueillent en résidence des artistes de toutes les disciplines et soutiennent la création d’œuvres pensées en lien avec les territoires. Ils favorisent ou organisent la rencontre entre les artistes et les habitant·e·s.

JURY 2023

1. Cathy Bouvard, Directrice des Ateliers Médicis
2. Thomas Delage, Chef du service Mobilisation des citoyens pour la biodiversité à l’Office Français de la Biodiversité
3. Maïté Delmas, Attachée honoraire du Muséum national d’histoire naturelle, co-chair du Partenariat mondial pour la conservation des Plantes
4. Catherine Dobler, Fondatrice de la Fondation LAccolade
5. Alexia Fabre, Directrice des Beaux-Arts de Paris
6. Christine Germain-Donnat, Directrice du Musée de la Chasse et de la Nature
7. Olivier Lerude, Ministère de la Culture
8. Michael Marder, Philosophe, professeur IKERBASQUE à l’Université du Pays basque (UPV/EHU) Vitoria-Gasteiz
9. Alexandra McIntosh, Directrice du CIAP – Île de Vassivière, centre d’art contemporain d’intérêt national
10. Stéphanie Pécourt, Directrice du Centre Wallonie-Bruxelles/Paris
11. Erik Samakh, Artiste
12. Irène Varano, Directrice des ventes de la Galerie ArtConcept

LES PARTENAIRES DU PRIX COAL 2023

Le Prix COAL 2023 bénéficie du soutien de l’Union Européenne via le programme de coopération européenne ACT – Art Climate Transition, de l’Office français de la Biodiversité, du Musée de la Chasse et de la Nature, de la Fondation François Sommer et de la Fondation LAccolade, ainsi que d’un partenariat avec le Centre Wallonie Bruxelles/Paris et les Ateliers Médicis.

L’Office français de la Biodiversité (OFB), est un établissement public dédié à la sauvegarde de la biodiversité. Avec ses 3000 agents il réalise des missions d’amélioration de la connaissance, de police de l’environnement et il travaille en mobilisant la société grâce à un ensemble d’acteurs, de décideurs et de citoyens autour de la biodiversité.

La Fondation François Sommer, reconnue d’utilité publique dès sa création le 30 novembre 1966, a été voulue par François et Jacqueline Sommer, pionniers de la mise en oeuvre d’une écologie humaniste. Fidèle aux engagements de ses fondateurs, elle oeuvre pour la protection d’une biodiversité où l’homme trouve sa juste place, pour l’utilisation respectueuse des ressources de la nature et le partage des richesses du patrimoine naturel, artistique et culturel.

La Fondation LAccolade a pour but principal de soutenir, promouvoir et favoriser la création artistique. Elle porte une attention toute particulière à des créations, démarches, projets, et actions qui sont portés par des artistes en lien avec les thèmes que sont l’eau, l’environnement, la fragilité du vivant et le féminin. Elle a également pour but de valoriser et promouvoir le Matrimoine, c’est-à-dire le legs des femmes ayant eu une importance historique ou artistique.

Le Centre Wallonie Bruxelles/Paris. Au travers d’une programmation résolument désanctuarisante et transdisciplinaire, le Centre est mandaté pour diffuser et valoriser des signatures d’artistes basé·e·s en Fédération Wallonie Bruxelles. Il assure ainsi la promotion de démarches émergentes ou confirmées, du périphérique au consacré.

Les Ateliers Médicis s’attachent à faire émerger des voix artistiques nouvelles, diverses, et à accompagner des artistes aux langages singuliers et contemporains. Ils accueillent en résidence des artistes de toutes les disciplines et soutiennent la création d’œuvres pensées en lien avec les territoires. Ils favorisent ou organisent la rencontre entre les artistes et les habitants. Situés à Clichy-sous-Bois et Montfermeil dans le département de Seine-Saint-Denis, ils occupent un bâtiment de préfiguration. Un équipement de grande envergure et d’ambition nationale sera construit à l’horizon 2025, réaffirmant la place de la création artistique dans les banlieues.

LE PRIX COAL EN QUELQUES MOTS

Créé en 2010 par l’association COAL, le Prix COAL est un vecteur d’identification, de promotion et de diffusion des artistes qui, à travers le monde, témoignent, imaginent et expérimentent des solutions de transformation des territoires, des modes de vie, d’organisation, et de production. Ces artistes contribuent à rendre visibles les changements, à construire de nouveaux récits collectifs, patrimoines communs en développement, cadres positifs et nécessaires pour que chacun·e trouve les moyens et l’inspiration de mettre en oeuvre les changements vers un monde plus durable et plus juste.

À travers le Prix COAL, des actions de coopérations internationales et plus d’une centaine d’expositions et de projets culturels de territoire, COAL, association créée en France en 2008 par des professionnels de l’art contemporain, de l’écologie et de la recherche, est le premier acteur français à promouvoir l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie.