PRIX COAL 2025 : LES LAURÉATES

PRIX COAL 2025 : LES LAURÉATES

Le Prix COAL 2025 a été décerné à Charlotte Gautier van Tour pour son projet Bloom, le sang des glaciers. Le prix spécial du jury a été attribué à Pauline Rip pour son projet Elficologie : la récolte de la rosée du matin. Pour la 3eme fois, deux mentions spéciales ont également été décernées : la mention Centre Wallonie-Bruxelles/Paris à Mirja Busch pour son projet Institute of Puddleology et la mention Ateliers Médicis à Férielle Doulain-Zouari pour son projet Ain el coton.

Crédit image : © Pascal Deloche

Les Prix seront décernés le vendredi 12 décembre 2025, à l’occasion de la troisième édition de SANS RÉSERVE, le rendez-vous incontournable de l’art et de l’écologie imaginé par COAL. Pour la première fois, l’exposition des artistes nommé·es au Prix COAL sera ouverte pendant un mois au Musée de la Chasse et de la Nature, du 12 décembre au 11 janvier, avec un parcours d’œuvres inédit en dialogue avec les collections de l’institution. Une programmation au fil de l’eau viendra l’abreuver durant tout sa durée.

Le Prix COAL 2025 dédié à l’Eau douce est un appel à lutter contre l’assèchement de nos sensibilités vis-à-vis d’elle, pour l’élever au rang qui lui est dû, au cœur de l’attention générale, pour la réhabiliter dans ses prérogatives symboliques et sacrées, pour la considérer comme l’alliée et la partenaire de nos existences. C’est aussi un appel à la protéger, à prendre notre part dans la restauration de ses cycles naturels, à réparer ses lieux qui ont été abîmés, en solidarité avec celles et ceux, humains et autres qu’humains qui en sont irrémédiablement affectés.

Découvrez la lauréate du Prix COAL étudiant.

CHARLOTTE GAUTIER VAN TOUR
Lauréate Prix COAL 2025
POUR SON PROJET BLOOM, LE SANG DES GLACIERS

Bloom : Le sang des glaciers est le nom donné à un phénomène provoqué par des microalgues qui prolifèrent en haute altitude – notamment dans les écosystèmes alpins – et colorent la neige en rouge. Leur multiplication, accentuée par la hausse des températures, modifie non seulement la couleur de la neige, mais aussi son albédo, entraînant une accélération de la fonte des glaces. En collaboration avec des scientifiques dont Éric Maréchal, directeur de Recherche du CNRS, au laboratoire de Physiologie Cellulaire et Végétale du projet ALPALGA, et nourrie de légendes anciennes, Charlotte Gautier van Tour développe une série d’œuvres et d’expérimentations sur l’histoire aquatique du massif des Alpes, de son origine sous les eaux à sa fonte actuelle. Sculpture abritant la microalgue, plan-relief montrant le phénomène de bloom algal ou névé rose en gelée d’algues, son projet rappelle que l’eau douce de la neige n’est pas un milieu mort mais, au contraire, un océan de vie en voie de disparition.

Charlotte Gautier van Tour, née en 1989 à Évian-les-Bains (France), est une artiste Française. Elle vit et travaille à Dieulefit.
charlottegautiervantour.fr

Charlotte Gautier van Tour s’intéresse aux événements qui peuplent nos écosystèmes, les fermentations, germinations, proliférations, macérations. Elle s’allie aux algues, aux végétaux et aux micro-organismes pour la création de ses œuvres, pensées comme des surfaces d’interaction. Elle a participé à de nombreuses expositions et résidences en France, dont La Villa Belleville et la Cité internationale des Arts et est lauréate 2021 et 2022 de la bourse Rouvrir le monde de la Collection Lambert.

PAULINE RIP Lauréate du Prix COAL mention spéciale du jury 2025 POUR SON PROJET ELFICOLOGIE : LA RÉCOLTE DE LA ROSÉE DU MATIN

Aussi discrète qu’éphémère, la rosée est présente dans de nombreux champs, des plus scientifiques aux plus ésotériques : le dauwtrappen, par exemple, est un rituel printanier purificateur oublié des Pays-Bas, qui consiste à marcher pieds nus à l’aube dans l’herbe couverte de rosée. En alchimie, la rosée, appelée « eau céleste », est réputée indispensable à la fabrication de la pierre philosophale. En science, le point de rosée désigne la température à laquelle l’humidité de l’air se condense. Enfin, dans les récits elfiques, la rosée serait une importante ressource nourricière. Mêlant design spéculatif, performance, artisanat et narration, Pauline Rip imagine une coutume – la récolte de la rosée – construite à partir des drôles de critères du patrimoine immatériel de l’UNESCO. Inspiré de l’elficologie – définie par Pierre Dubois comme « l’écologie de l’âme » – le projet tisse des liens entre bureaucratie institutionnelle et folklore, alchimie, science et savoir-faire artisanaux.

Pauline Rip, née en 1995 à Rennes (France), est une artiste-designer franco-néerlandaise. Elle vit et travaille à Bruxelles.
studiopaulinerip.com

Diplômée de l’académie d’Eindhoven et basée entre Bruxelles et Rotterdam, l’artiste explore la rencontre entre narration et matérialité pour préserver un patrimoine imaginaire et proposer une vision romantique de la modernité. Elle mêle artisanat, récits oubliés et données irrationnelles, à la croisée du design d’objets, de performance et de scénographie. Résidente notamment à la Mediamatic Foundation et au Centre Culturel Athéna, elle a exposé au Taiwan Design Museum, à la Dutch Design Week ou encore au Center for Book Arts (NYC).

FÉRIELLE DOULAIN-ZOUARI
Lauréate de la mention Ateliers Médicis
POUR SON PROJET AIN EL COTON

Autrefois, l’oued qui se trouve à quelques kilomètres du village du Mahassen, dans la région du Kef en Tunisie, se remplissait d’eau chaque hiver, mais depuis une dizaine d’années il s’est asséché. Devenu infranchissable, les bergers et les agriculteurs sont aujourd’hui contraints de le contourner. Après plusieurs années de recherches sur les formes, les matériaux, les problématiques et les modes de vie locaux, Férielle Doulain-Zouari imagine la création d’une installation in situ à usage collectif, avec la collaboration d’artisan·es et d’ouvrier·es du lieu : un passage fait d’argile et de verre. Fonctionnelle, l’œuvre rend également visible l’absence de l’eau dans un souci de sensibilisation et de réappropriation de la terre et de ses enjeux par ses habitant·es.

Férielle Doulain-Zouari, née à Paris (France) en 1992, est une artiste franco-tunisienne. Elle vit et travaille à Tunis.
@ferielle.doulainzouar

Donnant la part belle aux techniques manuelles inspirées par la vie quotidienne, l’environnement et son histoire et en collaboration notamment avec des artisans ouvriers, l’artiste a exposé à La Boîte ou Jaou à Tunis, à la Biennale d’arts et d’architecture du Centre Val de Loire en France, au Louvre d’Abu Dhabi ou encore à la Biennale de Ouagadougou. En 2021, elle reçoit le deuxième prix de la Biennale de Dakar “Révélation”. Elle est représentée par la Septième Gallery à Paris.

MIRJA BUSCH
Lauréate de la mention Centre Wallonie Bruxelles/Paris
POUR SON PROJET INSTITUTE OF PUDDLEOLOGY

Surgissant dans les fissures des environnements créés par l’homme, les flaques d’eau reflètent leur environnement, offrent des niches écologiques et révèlent l’interdépendance entre infrastructures, cycles de l’eau et climat. Institute of Puddleology est un projet de recherche artistique explorant la perception des flaques d’eau en tant que phénomènes anthropiques, profondément liés à l’écologie urbaine et à la crise climatique. À travers une archive photographique de flaques d’eau du monde entier, des traces médico-légales de flaques asséchées, un système de classification des flaques, une terminologie inventée et des visites guidées d’observation, Mirja Busch étudie ces indicateurs des équilibres et déséquilibres écologiques.

Mirja Busch, née en 1978 à Hamburg (Allemagne) est artiste. Elle vit et travaille à Berlin.
mirjabusch.com

Depuis plus de dix ans, l’artiste consacre sa recherche à l’exploration des flaques d’eau. Ses œuvres ont été exposées à l’Institut d’architecture de Flandre, au Humboldt Forum de Berlin, au Museum of Things de Berlin (2025), à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers (BE) (2023) ou encore à l’Académie des arts du monde de Cologne (DE). En 2024, l’artiste remporte la médaille de bronze du prix allemand du livre photo.

LE JURY 2025

  • Catherine Bouvard, directrice des Ateliers Médicis
  • Catherine Dobler, fondatrice de la Fondation LAccolade
  • Simon Dufour, enseignant chercheur à l’Université Rennes 2
  • Karine Duquesnoy, haute fonctionnaire à la transition écologique et au développement durable au ministère de la Culture
  • Nicolas Floc’h, artiste
  • Alice Gandin, directrice du Musée de la Chasse et de la Nature
  • Florent Héridel, responsable de programmation au MAIF Social Club
  • Julien Jonnard, chargé de programme territoires et éducation à la nature aux Réserves Naturelles de France
  • Claire Luna, commissaire d’exposition
  • Stéphanie Pécourt, directrice du Centre Wallonie-Bruxelles / Paris
  • Jean-Philippe Pierron, philosophe
  • Vivien Rebière, chargé de mission Études et partenariats stratégiques pour la mobilisation citoyenne à l’Office français de la biodiversité.

 

DOTATIONS

– L’artiste lauréat·e du Prix COAL bénéficie d’une dotation de 12 000 euros et d’une résidence de création au cœur du Domaine de Belval, propriété de la Fondation François Sommer, animée par les équipes scientifiques et pédagogiques du musée de la Chasse et de la Nature et celles du Domaine de Belval. Véritable observatoire de la ruralité et de la vie sauvage, le domaine accueille chaque année des artistes sélectionné·es pour l’intérêt de leur contribution au renouvellement de la vision du rapport de l’humain à son environnement naturel.

– L’artiste lauréat·e du Prix spécial du Jury bénéficie d’une dotation de 3 000 euros.

– L’artiste lauréat·e de la mention Ateliers Médicis bénéficie d’une résidence à Clichy-sous-Bois/Montfermeil, en lien avec la forêt régionale de Bondy.

– L’artiste lauréat·e de la mention Centre Wallonie-Bruxelles/Paris, aka Le Vaisseau, bénéficie d’une dotation de 2000 euros et est invité à exposer au sein de l’institution parisienne.

 

LES PARTENAIRES DU PRIX COAL 2025

Le Prix COAL 2025 bénéficie du soutien financier de l’Office Français de la Biodiversité, du ministère de la Culture, du Musée de la Chasse et de la Nature, de la Fondation François Sommer et de la Fondation LAccolade, ainsi que d’un partenariat avec les Ateliers Médicis et le Centre Wallonie Bruxelles/Paris.

Office Français de la Biodiversité (OFB)

L’OFB est chargé de la protection et la restauration de la biodiversité dans l’Hexagone et en outre-mer. Il agit pour la préservation du vivant dans les milieux aquatiques, terrestres et marins grâce à l’expertise de ses 2 800 agents, dont 1 700 inspecteurs de l’environnement. Cet établissement public travaille également en mobilisant un ensemble d’acteurs, de décideurs et de citoyens autour de la biodiversité : État, collectivités territoriales, associations, entreprises, scientifiques, agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, pratiquants de sport de nature, acteurs du monde de l’art…

Ministère de la Culture

Au-delà de sa mission principale qui est de rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité et d’abord de la France, le ministère de la Culture est convaincu que la culture doit prendre toute sa part dans le vaste chantier de la transition écologique et s’est engagé depuis 2010 au travers de stratégies successives. Depuis 2023, la stratégie du ministère de la Culture est définie au sein du guide d’orientation et d’inspiration qui fixe un cap pour la transition écologique des acteurs culturels. Le ministère de la Culture soutient le Prix COAL depuis son origine en 2010.

Musée de la Chasse et de la Nature et la Fondation François Sommer

Reconnue d’utilité publique dès sa création le 30 novembre 1966, la Fondation a été voulue par François et Jacqueline Sommer, pionniers dans la concrétisation d’une écologie humaniste. Fidèle aux engagements de ses fondateurs, elle œuvre pour la protection d’une biodiversité où l’homme trouve sa juste place, pour l’utilisation respectueuse des ressources de la nature et le partage des richesses du patrimoine naturel, artistique et culturel.

Fondation LAccolade – Institut de France

La Fondation promeut une création artistique consciente de son environnement, et favorise des démarches, projets et actions qui sont portés par des artistes en lien avec les thèmes de l’eau, de l’environnement, de la fragilité du vivant et du féminin, par le biais de résidences de recherche et de création, et d’expositions en France et aux États-Unis. Par ailleurs, elle veille sur le «matrimoine», c’est-à-dire le legs des femmes ayant eu une importance historique ou artistique.

Les Ateliers Médicis

Attachés à faire émerger des voix artistiques nouvelles, diverses, et à accompagner des artistes aux langages singuliers et contemporains, les Ateliers Médicis accueillent en résidence des artistes de toutes les disciplines et soutiennent la création d’œuvres pensées en lien avec les

Clichy-sous-Bois et Montfermeil, dans le département de Seine-Saint-Denis, ils occupent un bâtiment de préfiguration. Un équipement de grande envergure et d’ambition nationale sera construit à l’horizon 2025, réaffirmant la place de la création artistique dans les banlieues.

Centre Wallonie Bruxelles/Paris

Au travers d’une programmation résolument désanctuarisante et A-transindisciplinaire, le Centre est mandaté pour diffuser et valoriser des signatures d’artistes basé·e·s en Fédération Wallonie Bruxelles. Il assure ainsi la promotion de démarches émergentes ou confirmées, du périphérique au consacré.

 


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    COAL remet chaque année le Prix COAL Art et Environnement, depuis 2010, et le Prix étudiant COAL - Culture & Diversité, depuis 2020.



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    Des grands projets liés aux rendez-vous forts de l’écologie politique, en lien avec des environnements naturels ou urbains.



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    Une cinquantaine d'expositions partout en France, des actions culturelles, des oeuvres dans l’espace publique et des accompagnements de projets pour contribuer à l'émergence d'une nouvelle culture de l’écologie.



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    Programmes de coopération à l’échelle européenne et internationale, soutien des institutions dans leur transition écologique à travers de l’accompagnement sur mesure, la formation, rayonnement des enjeux arts et écologie via des publications et de nombreuses conférences et ateliers.