22 mai – 24 juillet 2010
L’Espace d’Art Contemporain La Tôlerie, Clermont-Ferrand
Vernissage le vendredi 21 mai 2010 à 18 h
Artistes : Valère Costes, Julien Discrit, Franziska Furter, Henrik Håkansson, Elin Hansdottir, Claire Morgan, Fréderic Pradeau, Andrea Polli, Evariste Richer, Semiconductor, Superflex.
Commissaire invité 2009/2010 : Lauranne Germond
Résilience signifie à l’origine résister, rebondir. Il est entré dans le langage courant de la psychologie et de l’écologie pour désigner un phénomène commun à ces deux disciplines : la capacité d’un individu, d’un écosystème, d’un habitat, d’une population, d’une espèce, à se relever après un traumatisme, à retrouver un fonctionnement normal après avoir subit une importante perturbation.
Deuxième volet d’un cycle d’expositions consacrées à l’art et l’écologie, Résilience rend compte de la mutation du rapport que l’homme entretient avec la nature. L’écologie a engendré une révolution culturelle importante : la nature n’est plus perçue comme un paysage ou un agrégat d’objets posés côte à côte mais comme un système, un écosystème. Ceci entraine un changement radical de perception qui comme l’exprime James Turrel nous oblige « à voir à travers les choses et non plus seulement à percevoir exclusivement leur surface ».
Les artistes présentés ici ont en commun une fascination pour cette nature systémique, toujours plus insaisissable. Ils explorent la perception humaine entravée d’un côté par une maîtrise technologique sophistiquée source de nouvelles illusions et de l’autre par l’écroulement des mythologies fortes au profit de symboliques sommaires. Après des siècles de « représentation » de la nature par les artistes, la pensée écologique les incite à développer une approche de « présentation », comme l’analyse le philosophe Loic Fel dans son ouvrage « l’esthétique verte ». Ils s’attachent à montrer sa nature même, à observer son fonctionnement plus que son apparence, mettant à l’épreuve sciences et connaissances.
Phénomènes complexes et interdépendance du vivant, cycle de la mort et de la décomposition, flux et modulations atmosphériques, érosion, tectonique des plaques, temps et espace se confrontent à l’attitude parfois humble, parfois vaniteuse, presque toujours ridicule de l’Homme mis à nu. Ici l’esthétique s’éloigne des représentations fanfaronnes et cyniques d’une nature rococco, artificielle et synthétique. Une sensation de retrait, de silence, de clarté, de simplicité offre une pause salvatrice. Elle répond à une quête de perception épurée, vierge de référence. L’atmosphère mystérieuse laisse la place au doute. Une base pour repartir de zéro.
L’Espace d’Art Contemporain La Tôlerie, Clermont-Ferrand
Implanté dans le cœur industriel de la Ville, l’Espace municipal d’art contemporain La Tôlerie, ancien garage réhabilité à l’initiative de la Ville de Clermont-Ferrand en 2003, s’affirme comme un instrument d’exploration de la création contemporaine. Il invite chaque année un commissaire extérieur pour imaginer et mettre en œuvre une programmation spécifique sur une saison. Lauranne Germond a été chargée de la programmation 2009-2010.
Espace d’Art Contemporain La Tôlerie
10, rue de Bien- Assis
63000 Clermont-Ferrand
Tél : 04 73 90 29 23
Site internet :
Ouvert du mardi au samedi de 14 h à 18h fermé le dimanche, lundi et jours fériés.
Accès : Tram ligne A, arrêt Les Carmes
(à 15 minutes du centre-ville)
Entrée libre