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170 ans après la création des réserves artistiques par les peintres de Barbizon, plus de 25 artistes et passionné.e.s de la forêt furent réuni•e•s à Fontainebleau, à travers une riche programmation culturelle et sensible, proposée par Lauranne Germond (COAL) et Sara Dufour, en partenariat avec l’ONF, pour Les Nuits des Forêts.
Crédit image : THE BADWEEDS ©Rocio Berenguer
Publié le 27 juin 2022
Du 17 au 19 juin 2022, la forêt de Fontainebleau a accueilli, de jour comme de nuit, programmation imaginée par Lauranne Germond (COAL) et Sara Dufour (Nuit des forêts), dans la forêt de Fontainebleau, autour du carrefour du Mont Ussy. Des rencontres, des créations in situ respectueuses de l’environnement, des spectacles, des veillées, des balades ont dévoilé la manière dont les artistes s’emparent des imaginaires liés à la forêt et des enjeux qui la traversent encore aujourd’hui. Huit autres lieux partenaires sur le Massif de Fontainebleau et ses alentours ont également présenté une riche programmation sur la forêt.
DES PARCOURS ARTISTIQUES
Cette programmation a compté plusieurs parcours artistiques. Les promeneurs et promeneuses furent invité•e•s à marcher sur les traces des anciennes réserves artistiques, à la rencontre d’oeuvres disséminées par quatre artistes.
Avec Le Songe, Florian Mermin a enchanté un sentier forestier, nous transportant dans l’imaginaire d’une nuit d’été. Un monde peuplé d’énigmatiques créatures, invitait ainsi les promeneurs et promeneuses à une déambulation au coeur de son antre, telles le faune, divinité champêtre à l’image du dieu grec Pan, devenu hôte de ces bois.
À l’entrée de cet environnement ensorcelant, comme une introduction à l’onirisme facétieux de cet esprit de la forêt, l’installation participative de Carmen Bouyer a questionné les imaginaires de la forêt, en retournant la question aux visiteurs : à votre avis, À quoi rêve la forêt ?
Cette question aurait aussi pu être adressée à Sarah Valente dont la proposition s’est révélée sous une autre lumière, à la tombée de la nuit. Au crépuscule, la lumière ultraviolette a transformé l’installation en une invitation à voir le monde à travers les yeux d’un insecte.
Entre ces deux moments du parcours, les marcheurs et marcheuses ont aussi pu faire une halte revigorante dans la chrysalide monumentale tissée par l’artiste et “femme-liane” Vanina Langer.
DES SPECTACLES ET VEILLÉES
Les soirées furent ponctuées de spectacles et expériences sensibles, comme le piano-voix de Camille Étienne, Patrick Scheyder, et Abdelghani Benhelal autour du mouvement de protection de la forêt porté par Georges Sand et de nombreux.ses artistes au XIXe siècle.
Jérôme Bel, chorégraphe engagé pour l’écologie a quant à lui présenté sa pièce Isadora Duncan, une ode à la liberté d’expression, à la spontanéité et au naturel.
Côté performances, Rocio Berenguer a révélé tout le potentiel des mauvaises herbes avec sa performance The Bad Weeds, tandis que Violaine Lochu s’est prêtée à un exercice d’hybridation en femme-oiseau à travers son concert Hybird.
Egalement, Claude Cattelain a incarné Sisyphe en remontant inlassablement une structure instable en bois, métaphore de la vie.
Enfin, la violoncelliste Olivia Gay est venue parler de son engagement pour le renouvellement des forêts françaises et nous enchanté•e•s le temps d’un récital en forêt…
DES BALADES ET DES EXPÉRIENCES
Des balades guidées ont également été proposées par l’Office national des Forêts (ONF) et les Amis de la Forêt de Fontainebleau, afin de découvrir cette Forêt d’Exception, son histoire de l’Antiquité à nos jours, sa biodiversité, sa faune nocturne, ainsi que les enjeux liés à sa gestion et sa préservation, notamment face au changement climatique. Nous avons aussi expérimenté la quiétude de la forêt en participant à une marche méditative, ainsi qu’à un cercle chamanique.
Le 25 juin à partir de 21h, la Réserve de Biosphère a accueilli le public pour vivre un solstice pas comme les autres à l’occasion d’une soirée contée avec Geneviève Dumand, conteuse buissonnière.
Enfin, le festival s’est clôturé le 26 juin par des rencontres artistiques et conviviales à la Folie Barbizon ! Les festivaliers et festivalières ont notamment pu profiter d’une balade « sur les traces des peintres de l’école de Barbizon » avec les amis de la forêt de Fontainebleau.
Malheureusement, en raison des risques incendie, la programmation du samedi 18 juin a été annulée sur ordre préfectoral et partiellement reportée aux vendredi 17 et dimanche 19 juin. Ces contraintes climatiques n’ont pas manqué de rappeler la raison d’être de ce festival dédié aux forêts, dont nous dépendons autant qu’elles dépendent de nous. La sensibilisation par les imaginaires fut donc une belle occasion de partager cette réalité avec le public.
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