TABLES RONDES LES NOUVELLES GASTRONOMIES : ARTS, ALIMENTATION ET TERRITOIRES ÉCOLOGIQUES

TABLES RONDES LES NOUVELLES GASTRONOMIES : ARTS, ALIMENTATION ET TERRITOIRES ÉCOLOGIQUES

À l’occasion de notre événement, Nouvelles Gastronomies : Arts, Alimentation et Territoires écologiques à la Cité internationale des Arts, La Table et le Territoire a réunit des artistes agriculteurs, des experts, des chercheurs et porteurs d’initiatives artistiques pour partager les solutions culturelles que les artistes peuvent apporter aujourd’hui pour transformer les territoires alimentaires et imaginer l’alimentation durable de demain. Visionnez nos discussions en streaming.

Crédit image : Table et le Territoire, festival 1 septembre 2020 © Anne-Emmanuelle Thion

Tout au long de la journée, des tables rondes autour des enjeux du programme La Table et le Territoire réunissent des artistes agriculteurs, des experts, des chercheurs et porteurs d’initiatives artistiques traitant de la question de l’alimentation et de la transition des territoires venus de toute l’Europe : quand la nourriture se fait art et l’art, nourriture au service de la transformation des territoires.

Conférence inaugurale
Du monde de l’art à l’agriculture
Edouard de Laubrie : Responsable des collections et de la recherche, Edouard de Laubrie est également responsable du centre de collections « agriculture » du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM).

Nathalie Blanc : Elle est directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et directrice du Centre des Politiques de la Terre. Elle a été directrice de l’UMR CNRS LADYSS (2014-2019) et est basée à l’Université de Paris. Pionnière de l’écocritique en France, elle a publié et coordonné des programmes de recherche sur des domaines tels que la nature en ville, l’esthétique environnementale et les mobilisations environnementales. Membre fondateur du portail français des Humanités Environnement, elle a également été, de 2011 à 2015, déléguée française du réseau de recherche européen COST « Investigating cultural sustainability » et est ensuite déléguée du programme européen COST sur les nouveaux matérialismes « How Matter Matters » (2016-2019). Parmi ses projets de recherche récents, citons CAPADAPT Soutenir l’adaptation au changement climatique par le renforcement des capacités citoyennes (ADEME-GICC 2017-2020) et CIVIC ACT sur les intersections entre inégalités socio-environnementales et mobilisations collectives à l’échelle du Grand Paris (Université de Paris-Sciences Po). Elle a publié plusieurs ouvrages, notamment : Les animaux et la ville, O. Jacob, 2000 ; Vers une esthétique environnementale, Quae, 2008 ; Ecoplasties. Art et environnement, Manuella, 2010, plus récemment Form, art, and environment : engaging in sustainability, publié par Routledge en 2016. Nathalie Blanc anime et coordonne un projet du LAB ArtSciences Le Laboratoire de la Culture Durable consacré successivement aux sols urbains de l’Anthropocène (SOLS FICTIONS) et à l’alimentation durable (La Table et le Territoire) qui donne lieu à des expériences d’écriture et d’exposition.

Table ronde 1
Les métamorphoses et les hybridations de l’art et de l’alimentation dans les territoires 

Marina Pirot : Artiste-chercheuse engagée dans des pratiques et des savoirs gestuels paysagers, crée des modules d’expériences perceptives se référant à des techniques somatiques et chorégraphiques qui sont activées dans des champs de recherche choisis, en collaboration avec différents partenaires. Commissaire d’expositions et fondatrice de résidences d’artistes depuis quelques années, elle mène actuellement une recherche théorique et pratique sur la transition esthétique à la lumière des changements écologiques. Elle pratique et étudie des dispositifs artistiques impliquant l’intercorporéité et les pratiques somatiques.

Dominique Leroy : Artiste sonore et concepteur de projets collaboratifs, Dominique Leroy vit à Nantes et travaille dans les paysages de différents  » territoires sentinelles  » (estuaire de la Loire, parcs naturels alpins, campagne tchèque, centres de permaculture californiens…). En 2016, il cofonde (n) avec Marina Pirot avec laquelle il explore les qualités vibratoires des paysages à travers une approche qui combine pratiques sonores et somatiques. Il a précédemment participé à de nombreuses résidences de recherche et expositions, contribué à de nombreux projets collectifs. CYCLO-FARM a été initié par Dominique Leroy et Marina Pirot au sein du Collectif (n) en 2020. Toutes deux sont aujourd’hui artistes associées au projet et animent le processus de création qui implique de nombreux membres, contributeurs, experts, et moins experts, artistes résidents à Kerminy. CYCLO-FARM met en œuvre des expérimentations paysagères et des techniques agricoles basées sur un travail collectif en réseau et sur des méthodes pluridisciplinaires à la croisée de l’agriculture, de l’art, de l’architecture, du paysage, des sciences du vivant, humaines et sociales ainsi que des sciences de l’ingénieur.

Fernando Garcia Dory : C’est un artiste dont le travail s’engage spécifiquement sur la relation entre la culture et la nature, telle qu’elle se manifeste dans de multiples contextes, du paysage et du rural, aux désirs et attentes en relation avec l’identité. Intéressé par la complexité harmonique des formes et des processus biologiques, son travail porte sur les connexions et la coopération, des micro-organismes aux systèmes sociaux, et des langages artistiques traditionnels au dessin aux projets et actions agro-écologiques collaboratifs. Il a développé des projets et présenté son travail à la Tensta Konsthalle, au Van Abbe Museum, au Reina Sofia Museum, à dOCUMENTA 12 et aux Biennales de Gwangju, Istanbul et Athènes. Il est le fondateur de INLAND CAMPO ADENTR, un projet qui étudie le rôle des territoires, de la géopolitique, de la culture et de l’identité dans la relation ville-campagne de l’Espagne actuelle. Son objectif est de mettre en place une stratégie culturelle sur trois ans (2010-2013) pour soutenir le mode de vie rural à travers une conférence internationale, des productions artistiques dans le cadre d’un programme de résidence, une exposition et une publication.

Jean-Philip Lucas : Il travaille sur différents projets culturels en région parisienne, notamment en se spécialisant dans l’urbanisme de transition et le développement de tiers-lieux culturels, avec la société ANCOATS dont il est associé gérant. Jean-Philip a rejoint Olivier Darné au Parti Poétique en décembre 2016 en tant que responsable du développement. Il travaille notamment sur la recherche de fonds, le suivi administratif et le suivi de la production ainsi que la coordination des activités de Zone Sensible.

Ségolène Darly : Maître de conférences en géographie à l’Université de Paris VIII, Ségolène Darly est spécialisée dans l’agriculture urbaine, les paysages et la représentation de la nature en ville. Elle travaille sur l’intégration des espaces agricoles dans l’urbanisme et la maîtrise urbaine pour la relocalisation des systèmes agroalimentaires ainsi que dans les conflits d’usage et les constructions territoriales. Ségolène Darly est également membre de LADYSS, et est impliquée dans le collectif de défense des terres nourricières de la ZAD de Saint-Denis.

Clara Breteau : Elle est titulaire d’un doctorat en géographie et études culturelles de l’Université de Leeds (UK). Lauréate de la bourse doctorale AHRC Whiterose, sa thèse, co-encadrée par Nathalie Blanc, Nigel Saint et Claire Lozier, étudie la dimension poétique d’un ensemble d’habitats écologiques autonomes. Diplômée des universités de Cambridge (UK) et de la Sorbonne, elle enseigne actuellement comme maître de conférences en art et écologie au Laboratoire de biologie des organismes et écosystèmes aquatiques.

Table ronde 2
Art et science : une alliance possible pour l’action ?

Xavier Fourt : Il est artiste, doctorant en sciences sociales (EHESS). Avec Léonore Bonaccini, ils forment le duo d’artistes Bureau d’études. Depuis de nombreuses années, ce collectif réalise des cartes des systèmes politiques, sociaux et économiques contemporains. L’utilisation de l’organigramme leur permet de rendre compte de la complexité de notre réalité moderne, en mettant en évidence les liens qui unissent une apparente hétérogénéité de facteurs et d’acteurs. Xavier Fourt est également le fondateur de la Ferme de la Mhotte à Saint-Menoux (FR), où un groupe de personnes organise ses usages ensemble pour faire émerger un projet social au carrefour de la culture, de l’agriculture et de l’éducation.

Thierry Boutonnier : Ouvrier agricole, il finance ses études à l’École nationale des beaux-arts de Lyon et à l’Université Concordia de Montréal. Diplômé en 2005, il s’envole ensuite pour le Portugal, le New Jersey, la Basse-Normandie et le Tarn. Fort d’une intense coopération, il réalise des actions et des objets en interdépendance avec les écosystèmes tels que Lausanne Jardin (2009), Naturel Brut (2010), ou Polyculture (2011). Son travail a été exposé au Canada, en Allemagne, en Pologne, en Suisse, à la Biennale de Paris (2006) et celle de Rennes (2010) ou à la Fiac (2011). En 2010, il a remporté le prix COAL art et environnement pour son projet « Take roots ! », à Lyon, et collabore depuis fréquemment avec COAL. Pour le Grand Paris Express, il crée Appel d’Air, une œuvre pérenne, vivante et durable qui accompagne le Grand Paris Express depuis le premier chantier en 2016 jusqu’à l’ouverture de l’ensemble du réseau en 2030. L’œuvre Appel d’air est conçue en tandem avec les architectes Pauline Marchetti et Jacques Ferrier, consultants en architecture et design des gares du Grand Paris Express. Il véhicule un large éventail de comportements différents en réaction au système capitaliste : analyse, jeu, combat, mimésis, résignation, ironie, crise… ; Considérant que les actes artistiques ont les mêmes exigences en termes de gestion de projet ou de portefeuille (en termes de savoir-faire, de processus de décision, de partage, de production / distribution, de stockage, d’innovation…). ). Il s’agit d’un artiste non spécialisé qui adopte une attitude « multitâche » ; capable de recourir à divers moyens pour s’adapter aux changements constants de l’économie réelle et compétitive : performance, vidéos, sculptures, images et photographies, diagrammes ou publication.

Giulia Mengozzi : est conservatrice adjointe au PAV – Parco Arte Vivente – qui est un centre expérimental d’art contemporain. Elle est également la fondatrice du collectif ALMARE, une association qui s’articule autour des pratiques contemporaines qui utilisent le son comme médium artistique.

Olivier Givre : Il est anthropologue, maître de conférences à l’Université Lumière Lyon 2 et chercheur à l’UMR EVS (Environnement Ville Société). Ses recherches concernent principalement l’Europe du Sud-Est et portent sur les dynamiques rituelles et religieuses, les frontières politiques et symboliques, les processus patrimoniaux et mémoriels, les questions écologiques et environnementales. Il s’intéresse également aux pratiques de recherche-création et aux relations entre les approches scientifiques et artistiques.

Pierre Hivernat : Journaliste, il a été chef de rubrique au magazine Les Inrockuptibles de 1995 à 2000. Directeur de la programmation du parc et de la Grande Halle de la Villette à Paris jusqu’en 2007, il a été le directeur artistique de la candidature de Marseille-Provence comme capitale européenne de la culture 2013. Fondateur et rédacteur en chef du premier numéro d’Alimentation Générale, magazine indépendant et participatif, qui traite de tous les sujets politiques, sociologiques, économiques et culturels liés à l’alimentation, il a également chroniqué la cuisine pour Médiapart et pour le guide Omnivore. Jusqu’en mai 2014, il était directeur du développement du quotidien Libération.

 

Table ronde 3
L’art peut-il changer notre rapport au vivant ? 

Javier Orcaray : Il est un gestionnaire culturel, conservateur, photographe et activiste environnemental espagnol. Il est titulaire d’une maîtrise en histoire mondiale et d’une maîtrise en culture visuelle : Théorie (NYU). En 2010, il a ouvert la résidence d’artistes La Fragua, qui est rapidement devenue une référence en Espagne pour la recherche et la réflexion sur le monde rural. En 2014, il a été membre fondateur de CoMbO, un espace artistique indépendant de la ville de Cordoue qui proposait de nouveaux discours d’exposition basés sur le travail de production de La Fragua, avec des artistes contemporains émergents comme Jacobo Castellano, Nathalie Haüsler, Angel Masíp, Tobias Sojber, David Bestué, Pablo Captain del Río, Fernando M. Romero, ATOI, Laia Estruch, Ethan Hayes-Chute et Tommy Hovik, entre autres. En 2020, il a ouvert /Plata, le seul espace indépendant de Cordoue dédié aux arts et à la recherche transdisciplinaire.

Denis Chartier : Il est enseignant-chercheur, et membre du Ladyss. Après des recherches consacrées au rôle des ONG environnementales internationales dans la résolution des problèmes environnementaux, il a développé une analyse critique des politiques de développement durable et de conservation de la nature dans les pays du Sud. Dans ce contexte, il s’est intéressé aux pratiques de développement dites « alternatives », telles que les modes de production agro-écologiques ou la mise en place de réserves extractives ou de développement durable. Il a également participé à des travaux de recherche visant à comprendre la place et l’influence des mouvements issus de la société civile dans les grandes conférences internationales (Rio+20, COP21, etc.). Plus récemment – à la suite d’un travail épistémologique sur l’écologie politique, d’un retour sur un terrain amazonien écologiquement et socialement perturbé par des politiques de développement non durable et d’un travail de recherche-création sur le vin  » naturel  » – il a commencé à élaborer une proposition d’écologie politique orphique et de Gaiagraphie. Conçues comme des modalités de réponse, ces propositions visent à fournir les moyens, en tant que chercheur et sur terre, de récupérer une capacité à penser, sentir et agir dans l’ère de l’Anthropocène.

Hana Novakova : Réalisatrice tchèque, elle a effectué une résidence à Artmill, un centre d’art pour la durabilité en République tchèque, dans le cadre de The Table and the Territory.

Maria Thalia Carras : avec Olga Hatzidaki, elles sont les co-directrices de Locus Athens, une organisation d’art contemporain à but non lucratif qui s’intéresse particulièrement à l’espace public et se concentre sur les commandes basées sur des enquêtes sur les complexités historiques, politiques et culturelles d’Athènes, de la Grèce et de la région au sens large. Ils ont imaginé TAVROS, un espace de taille moyenne dans le quartier éponyme d’Athènes, comme un nouveau foyer pour leurs projets artistiques, avec un programme varié d’expositions, de conférences et de projets communautaires visant à répondre aux circonstances sociales et politiques qui nous entourent, à donner la parole aux communautés marginalisées et à explorer les notions de démocratie, d’égalité et d’écologie par le dialogue, l’écoute et l’apprentissage.

Stéphanie Sagot : Artiste et conférencière en art, elle développe un travail multiforme à portée écologique et féministe. En liant création, recherche et commissariat d’exposition, elle m’intéresse à la relation entre l’art et le quotidien en les considérant comme une modalité d’émancipation voire de résistance. En s’infiltrant dans le réel et en abordant les relations que l’être humain entretient avec son environnement, Stéphanie Sagot investit les sujets de l’agriculture, de l’alimentation ou encore de la condition féminine mis à l’épreuve de l’ultra libéralisme, du consumérisme et d’une société du spectacle. Depuis 2004, elle travaille avec Emmanuelle Becquemin au sein du duo Becquemin & Sagot. Depuis 2016, elle a également développé un duo artistique avec Suzanne Husky : Le nouveau ministère de l’agriculture.

Thomas Ferrand : Artiste-chercheur en botanique, réalisateur et critique, Thomas Ferrand a créé l’association Projet Libéral. Il a fondé deux revues sur les arts et le spectacle vivant (« mrmr » et « Volaille ») et conçu une dizaine de performances et de spectacles, dont Idiot cherche village. Ayant ressenti le besoin d’ouvrir son univers, il a passé trois ans à étudier la botanique. Il développe aujourd’hui des projets « ethnobotaniques ». Il souhaite familiariser le grand public avec des plantes considérées aujourd’hui comme indésirables mais qui ont pourtant de réelles qualités gustatives ou médicinales. Tout en travaillant comme réalisateur, il a passé beaucoup de temps en Asie, notamment en Corée où il est encore coutume de cuisiner et de cueillir des plantes sauvages.


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