Prix COAL 2020 : Les nommé·es

Prix COAL 2020 : Les nommé·es

Dix projets d’artistes français et internationaux sont nommés pour le Prix COAL 2020 sur le Vivant. Quatre projets d’étudiants issus des Écoles françaises du champ artistique et culturel sont nommés pour la seconde édition du Prix étudiant COAL – Culture & Diversité en partenariat avec les Réserves Naturelles de France. 

Crédit image : Spela Petric, Institute for Inconspicuous Languages: Reading Lips © Miha Fras

En 2020, le Prix COAL se consacre au Vivant. Cette onzième édition s’inscrit dans le programme VIVANT, une Saison culturelle pour la Biodiversité portée par COAL et ses partenaires en préparation du Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020 (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), reporté du 7 au 15 janvier 2021.

En parallèle, COAL et la Fondation Culture & Diversité, remettent le Prix étudiant COAL – Culture & Diversité à un étudiant issu d’une École du champ artistique et culturel en partenariat avec les Réserves naturelles de France. Quatre projets étudiants sont nommés pour cette première édition du Prix étudiant COAL – Culture & Diversité.

La sixième extinction de masse qui menace la diversité du vivant touche aussi bien les espèces que les écosystèmes. En France, à l’heure actuelle, 18 % des espèces, soit près d’une espèce sur cinq, sont d’ores et déjà considérées comme éteintes ou menacées. La dernière crise similaire remonte à 65 millions d’années et a signé la disparition des dinosaures. Contrairement aux cinq précédentes, cette sixième extinction du vivant est provoquée par l’impact des activités humaines. Cinq causes majeures ont été identifiées : le changement d’utilisation des espaces naturels, la surexploitation des espèces, la pollution, le changement climatique et les espèces exotiques envahissantes. La crise sanitaire que le monde traverse actuellement est la conséquence directe de l’exploitation forcenée de la nature par l’homme. Une réaction des pouvoirs publics, du secteur privé, des représentants de la société civile et des citoyens est aujourd’hui urgente pour enrayer le déclin de la diversité du vivant.

Face à une situation aussi complexe qu’urgente, le Prix COAL 2020 invite les artistes du monde entier à se mobiliser pour rendre compte d’un monde encore vivant, pour sentir et expérimenter la biodiversité, pour enfin et surtout agir et s’impliquer aux côtés des acteurs de la protection de la nature.

Dix projets d’artistes qui témoignent, imaginent, expérimentent et œuvrent pour un monde plus respectueux du vivant et de l’équilibre écologique ont été nommés pour le Prix COAL 2020, sélectionnés parmi plusieurs centaines de projets issus du monde entier. Par leurs créations, les artistes peuvent inciter les décideurs et les citoyens à prendre la mesure de l’urgence, celle d’un vivant menacé et pourtant riche d’une diversité infinie ; mettre en lumière l’extrême fragilité et l’immense force du vivant ; et contribuer activement à enrayer son extinction massive.

LES ARTISTES FINALISTES DE LA 11EME EDITION DU PRIX COAL ET LEURS PROJETS SONT :

  • Minerva Cuevas (Mexique), Monarch, the butterfly that could tell the history of the world
  • Anthony Duchêne (France), J’enherbe le monde
  • Paul Duncombe (France), Manicouagan
  • Lia Giraud (France), Écoumène
  • Louis Guillaume (France), Saisons et espèces, structures du vivant
  • Hypercomf (Grèce), Center for studies of Ocean Floor as Ceiling
  • Spela Petric (Solvanie), PL’AI
  • Victor Remere (France), Les indemnes de l’art
  • Éléonore Saintagnan (Belgique), Le projet Moineaux
  • Linda Sanchez (France), Colonie

 

Découvrir le catalogue des prix 2020

Voir les quatre artistes nommés pour le Prix étudiant COAL – Culture & Diversité 2020 

PRÉSENTATION DES DIX PROJETS ARTISTIQUES NOMMÉS POUR LE PRIX COAL 2020 SUR LE VIVANT

Il est des artistes explorateurs qui révèlent des écosystèmes atypiques et méconnues, aux confins du vivant, là où la biodiversité demeure. Avec Les indemnes de l’art, Victor Remère arpente des zones ignorées autant qu’interdites : les nombreux terrains militaires français, qui, entretenus et préservés de toute exploitation humaine pendant des décennies, sont devenus de véritables réservoirs de biodiversité remarquable. L’artiste les investit et aide à les penser comme des « zones-laboratoires », au croisement de la recherche scientifique, des pratiques artistiques, et des savoir-faire agricoles et qui pourraient conduire à inventer, adapter et développer de nouvelles stratégies de défense, au service cette fois, de notre précieuse biodiversité.

Paul Duncombe dévoile quant à lui un relief d’origine extra-terrestre : le cratère d’impact de Manicouagan, au Canada, surnommé l’Œil du Québec, formé par la chute d’une météorite il y a 214 millions d’années. Accompagné d’une équipe pluridisciplinaire, il dresse un portrait artistique de ce territoire foisonnant, de la reconquête du site par les végétaux, les insectes et autres espèces vivantes, jusqu’aux premières cultures autochtones.

La reconquête par le vivant des lieux désaffectés autrefois colonisés par l’homme fascine Linda Sanchez qui, à travers son projet d’installation Colonie, compose avec la poésie ambigüe des lichens. Cet organisme pionnier, symbiose d’un champignon et d’une algue, poussant sur plus de 6 % de la surface terrestre, recouvrira sans doute un jour toutes les ruines de notre société occidentale.

Monarch, the butterfly that could tell the history of the world, projet d’installation vidéo de l’artiste mexicaine Minerva Cuevas, trace le récit d’une autre espèce emblématique : le Monarque, dont la population a chuté jusqu’à 97 % en une décennie. Ce papillon voyageur, qui chaque année, en quelques mois migre du Canada au Pérou, raconte dans sa chute l’effondrement en chaîne des écosystèmes du continent américain.

De nombreuses espèces communes sont également menacées : c’est le cas des moineaux, dont la population mondiale a chuté de 95 % en trente ans. Avec Le projet Moineaux, Éléonore Saintagnan vise à la fois à explorer les origines historiques et scientifiques de sa disparition, par le cinéma, mais aussi à agir concrètement pour sa préservation à travers la réalisation collective de nichoirs et la mobilisation des jeunes et des artistes en lien avec des associations et des scientifiques.

Ainsi les artistes expérimentent eux aussi des solutions en œuvres et à l’œuvre, de véritables actes de résilience. Avec J’enherbe le monde, Anthony Duchêne collabore avec des paysans-vignerons pour la réalisation d’œuvres plastiques et d’installations in situ qui favorisent le développement de la biodiversité, faisant des sols, du paysage végétal et du monde minéral, le terreau fertile de ses œuvres et réciproquement.

Le végétal comme source d’approvisionnement artistique, est le cœur du projet de Louis Guillaume. Saisons et espèces, structures du vivant vise à reconnecter la pratique artistique avec le cycle des saisons en développant des savoir-faire autour de matériaux naturels, propres à chaque période de l’année.

Avec Écoumène, Lia Giraud se sert quant à elle de la technicité inhérente au vivant et particulièrement des facultés purificatrices des micro-algues comme solution concrète à l’assainissement des eaux, mais aussi comme support créatif d’images vivantes avec ses algægraphies, des images nées du processus de la photosynthèse.

Entre exploration, dévoilement et solution, la création artistique investit également le champ de la fiction et de la dystopie, pour mieux avoir prise sur le réel. Pour s’emparer de la problématique des plastiques marins, du débat sur la responsabilité des pollutions des eaux internationales et les nouvelles découvertes sur l’importance de l’écosystème des grands fonds marins et du plancher océanique sur l’équilibre du système planétaire, le Center for studies of Ocean Floor as Ceiling du collectif Hypercomf des artistes grecs Ioannis Koliopoulos et Paola Palavidi, met en scène une visite fictive et immersive du fond océanique. Guidés par un récit imaginaire, ils promeuvent des solutions inventives, créatives et fonctionnelles pour l’utilisation des matériaux et polluants plastiques issus du nettoyage des plages.

Du fonctionnel au fictionnel, du fictionnel au fonctionnel, ces aller-retours nourrissent l’imaginaire de Spela Petric qui, à travers son projet plante-machine PL’AI, au sein d’une équipe interdisciplinaire de scientifiques, d’artistes, de programmeurs et d’ingénieurs, travaille, non sans humour, à la fabrication d’une machine qui se considèrerait comme une plante. En réponse au mépris du végétal et de ses capacités, PL’AI crée de nouvelles interactions ludiques entre les plantes, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle à l’heure où l’abstraction informatique et la gouvernance algorithmiques sont devenues notre réalité.

JURY 2020

  • Christophe Aubel, Directeur général de l’Office français de la biodiversité
  • Julie Chénot, Directrice de la Fondation Camargo, Cassis
  • Jean-Max Colard, Critique d’art, commissaire et responsable du service de la parole, Centre Pompidou
  • Felizitas Diering, Directrice du FRAC Alsace
  • Christine Germain, Directrice du Musée de la Chasse et de la Nature
  • Fabrice Hyber, Artiste Olivier Lerude, Haut fonctionnaire au Développement durable adjoint, ministère de la Culture
  • Charlotte Meunier, Présidente des Réserves naturelles de France

 

PARTENAIRES 2020

Le Prix COAL 2020 bénéficie du soutien du ministère de la Transition écologique et solidaire, du ministère de la Culture, de l’Union Européenne via le programme de coopération européenne ACT (Art Climate Transition), de l’Office français de la biodiversité, du Musée de la Chasse et de la Nature et de la Fondation François Sommer, de la MGEN et d’un partenariat avec le comité français de l’UICN.

DOTATION

Le lauréat du Prix COAL bénéficie d’une dotation de 10 000 euros allouée par la Fondation François Sommer et COAL incluant une résidence au Domaine de Belval, propriété de la Fondation François Sommer. La Fondation François Sommer, reconnue d’utilité publique dès sa création le 30 novembre 1966, a été voulue par François et Jacqueline Sommer, pionniers de la mise en œuvre d’une écologie humaniste. Fidèle aux engagements de ses fondateurs, elle œuvre pour la protection d’une biodiversité où l’homme trouve sa juste place, pour l’utilisation respectueuse des ressources de la nature et le partage des richesses du patrimoine naturel, artistique et culturel.

 

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