Artistes nommé.e.s pour le Prix COAL 2024

Artistes nommé.e.s pour le Prix COAL 2024

Avec Se Transformer, le Prix COAL 2024 lance un appel à voir dans la culture le terreau de notre relation à la nature et, par-là même, notre plus bel atout pour mettre en oeuvre un changement de société radical et soutenable. En cultivant la résistance et la résilience face à la Grande Transformation du monde, cette quinzième édition du Prix COAL souligne que les artistes ne sont pas seulement acteurs du changement, ils nous donnent le pouvoir de l’incarner et de répondre ainsi à l’appel de Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ».

Quinze ans après sa création, le Prix COAL revient à ses fondements pour révéler les pouvoirs de l’art, non seulement d’alerter et de dénoncer mais aussi de réparer et de relier par des gestes d’attention et de partage face à la crise écologique globale. À l’heure où le seul registre du savoir ne suffit plus à motiver l’action, le Prix COAL 2024 appelle à la transformation du dedans, celle des sens, celle du soin, celle de soi avec les autres. Les dix artistes nommés pour le Prix COAL 2024 et les trois étudiants nommés pour le Prix COAL étudiant déploient des pratiques réparatrices, individuellement ou en groupe ; des démarches de reconnexion à la fois somatiques, sensorielles, spirituelles ; des savoir-faire de la main et de la terre ; souvent dans des lieux de culture atypiques et non institutionnels, véritables laboratoires à ciel ouvert, des terrains où expérimenter des écotopies concrètes et réalistes pour mieux vivre ensemble.

L’appel à projets international du Prix COAL 2024 invitant les artistes à s’emparer du sujet Se Transformer a réuni 766 dossiers d’artistes. Ce succès reflète à nouveau le fort engagement des artistes pour l’environnement et les enjeux écologiques.

LES DIX ARTISTES NOMMÉS POUR LA 15ÈME ÉDITION DU PRIX COAL

C.A.R (Cellule d’Action Rituelle) (France), Un Cycle

Fabrice Cazenave (France), Hyper-balades

Lélia Demoisy (France), Cedrus deodara

Pascal Ferren (France), La Mission Relations

Carla Gueye (France), Corps Immergés

Nuno da Luz (Portugal), Feral Songbook

Mitrcollective (France/Russie/Royaume-Uni), MITR (Made in the River)

Marina Pirot & Dominique Leroy (France), SLABS / SHOW-PATATES EN SLABS

Sacha Rey (France), État des lieux des forces en présence

Yan Tomaszewski (France/Pologne), Sequana

CÉRÉMONIE DU PRIX COAL 2024 et SANS RÉSERVE,

RENDEZ-VOUS PHARE POUR LA SCÈNE ARTISTIQUE DE L’ÉCOLOGIE

Rendez-vous le 20 novembre pour la cérémonie de remise des Prix COAL à l’occasion de la deuxième édition de Sans Réserve, le rendez-vous de la création engagée pour l’écologie. COAL convie ainsi à l’occasion de ce nouvel événement artistique et festif, les professionnels et le grand public à une journée de rencontres, de performances, d’ateliers et d’expériences pour un rendez-vous inédit et fédérateur autour de la nouvelle scène artistique engagée pour l’écologie.

DOTATIONS

L’artiste lauréat·e du Prix COAL bénéficie d’une dotation de 12 000 euros et d’une résidence de création au coeur du Domaine de Belval, propriété de la Fondation François Sommer, animée par les équipes scientifiques et pédagogiques du musée de la Chasse et de la Nature et celles du Domaine de Belval. Situé sur la commune de Belval-Bois-des-Dames, dans les Ardennes françaises, le Domaine de Belval est un véritable observatoire de la ruralité et de la vie sauvage qui accueille chaque année des artistes sélectionné·e·s pour l’intérêt de leur contribution au renouvellement de la vision du rapport de l’humain à son environnement naturel.

L’artiste lauréat·e du Prix spécial du Jury bénéficie d’une dotation de 3 000 euros.

– L’artiste lauréat·e de la mention Centre Wallonie-Bruxelles/Paris bénéficie d’une dotation de 2 000 euros et sera invité à exposer au sein de l’institution parisienne.

L’artiste lauréat·e de la mention Ateliers Médicis bénéficie d’une résidence à Clichy-sous-Bois/Montfermeil en lien avec la forêt régionale de Bondy. Les Ateliers Médicis accueillent en résidence des artistes de toutes les disciplines et soutiennent la création d’oeuvres pensées en lien avec les territoires. Ils favorisent ou organisent la rencontre entre les artistes et les habitant·e·s.

-L’étudiant Lauréat du Prix COAL étudiant bénéficie d’une résidence de deux mois au sein de l’une des 350 Réserves Naturelles de France, assortie d’une dotation de 5 000 euros. La personne lauréate sera accompagnée tout au long de sa résidence par les équipes pédagogiques et scientifiques de la réserve naturelle pour la mise en oeuvre de son projet.

PRÉSENTATION DES DIX PROJETS ARTISTIQUES NOMMÉS POUR LE PRIX COAL 2024 – SE TRANSFORMER

La C.Δ.R (Cellule d’Action Rituelle) (France), Un Cycle

Collectif et cellule de recherche formé en janvier 2019 par -h- et le Laboratoire d’Imagination Insurrectionnelle à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, La C.Δ.R étudie la question du rituel et des enjeux qui lui sont liés dans la construction d’un territoire et d’une communauté. En travaillant étroitement avec les habitant·e·s de la ZAD et en s’attachant à élaborer des pratiques répondant à leurs besoins de faire commun, le projet vise notamment à élaborer une forme de transmission de ces expériences pour nourrir d’autres possibles, d’autres tangibles, en d’autres lieux. La C.Δ.R réunit le Laboratoire d’Imagination Insurectionnelle et le collectif -h-. Le premier, créé par Isa Frémeaux et Jay Jordan, est célèbre pour ses actions entre art et activisme tel que la désobéissance de masse à vélo pendant la COP15, le recrutement d’une armée de clowns rebelles, ou encore le lancement d’une régate de radeaux rebelles pour bloquer une centrale à charbon. Le second collectif réunit Nath Gélard et Thibaud Guichard et s’intéresse aux savoirs, tant dans leur histoire que dans leur pratique, ainsi qu’aux éléments qui racontent le monde à travers une variété de médiums comme l’installation ou l’édition.

Fabrice Cazenave (France), Hyper-balades

Fabrice Cazenave a développé un processus de transe hypnotique basé sur le dessin. Seul ou en groupe, ses Hyper-balades engagent à une expérience de reconnexion à la fois somatique, sensorielle et spirituelle, permettant d’entrer en connexion avec les énergies des êtres et des espaces parcourus. L’expérience révèle comment un environnement est capable de nous transformer par les sensations qu’il nous procure et comment notre histoire, nos biais cognitifs, nos connaissances, nos croyances peuvent déformer nos perceptions et notre compréhension du monde et du vivant.

Né en 1975, Fabrice Cazenave commence très jeune la danse classique, intégre la compagnie de Claude Bardouil de 1998 à 2004, tout en suivant ses études aux Beaux-Arts de Toulouse. Il se consacre aux arts visuels et somatiques depuis 2006. Plusieurs expositions personnelles ou collectives lui ont été consacrées en France et à l’étranger au Bathurst (Australie), au Drawing Lab, au musée Picasso ou encore à la galerie Sono à Paris.

Lélia Demoisy (France), Cedrus deodara

Désemparée par la mise à mort d’un Cedrus deodara (Cèdre de l’Himalaya) l’ayant accompagné toute sa vie, Lélia Demoisy choisi d’honorer les liens intimes qui l’unissent à cet autre qu’humain, à travers la création d’un corpus d’oeuvre nées de son pollen, de ses cônes, de son écorce, de ses troncs et branches. Pratiquant le soin pour mieux lutter contre la solastalgia, elle célèbre le potentiel régénératif du règne végétal, en faisant germer ses graines. Nait ainsi une descendance qu’elle souhaite essaimer sur un plus large territoire à travers un processus d’oeuvres d’art vivantes.

Née en 1991, Lélia Demoisy est diplômée des Arts Décoratifs de Paris en 2015. Elle expose et crée des installations monumentales dans des lieux emblématiques tels que le Parc National des forêts, le Parc de la Villette, le Potager du Roi à Versailles, le Domaine de Chaumont-sur-Loire. Elle est représentée par la galerie By Lara Sedbon.

Pascal Ferren (France), La Mission Relations

La Mission Relations est une recherche-création à portée transformatrice. Il s’agit devenir, à même la matière brute des politiques publiques existantes et de leur rapport au vivant, sculpter une forme potentiellement souhaitable d’administration alternative ancrée sur les relations sensibles entre les vivants et à développer des dispositifs situés tel qu’un conseil des interprètes du milieu, des célébrations de la nature, des concertations performatives, des médiations interspécifiques, des projets de ménagements sensibles, etc.. Face aux difficultés manifestes de l’écologie à lutter contre les bouleversements climatiques et l’effondrement de la biodiversité, la démarche vise à créer une boîte à outils pour transformer les formes d’administration de la nature produites par les institutions contemporaines.

Pascal Ferren est philosophe de formation, urbaniste de métier et auteur de dispositifs éco-fictionnels. Co-fondateur de l’agence Camille Alfada (bureau d’étude maitrise d’usage) ainsi que du Lichen (laboratoire des interdépendances entre humains et non-humains), il conçoit des enquêtes et des processus collaboratifs pour accompagner la prise en compte des usagers du monde, humains et autres qu’humains, dans l’aménagement de celui-ci.

Carla Gueye (France), Corps Immergés

Ces démarches de réparations et de soins collectives sont bien souvent portées par des femmes, et c’est à leur rôle et leur courage que rend hommage Carla Gueye avec son projet Corps Immergés. Celui-ci prendra place au sein des mangroves de la petite côte du Sénégal, région où l’ostréiculture artisanale, activité économique prédominante, comptent 90% de femmes pour main-d’oeuvre. Ouvrant des possibles sur l’usage de matières naturelles dans la création, Carla Gueye crée un ensemble de sculptures, basées sur la réactivation de savoir-faire délaissé de l’ostréiculture artisanale, qui permettront d’observer les formes libres créées par la naissance des huîtres selon les courants et le milieu dans lequel les pièces se trouveront.

Carla Gueye née en 1997, Angoulême est une artiste pluridisciplinaire basée à Paris, diplômée de l’École d’art de Cergy en 2022. Son travail qui explore l’intime résonne avec une histoire familiale plurielle enrichie de trois sphères culturelles (Afrique, Asie, Europe). Elle souhaite développer un «art habitable» et émotionnel, inséparable de la vie et au plus proche d’une écologie sociale et artistique. Son travail a notamment été découvert à l’occasion de l’Exposition 100% 2024 à la Villette.

Nuno da Luz (France/Portugal), Feral Songbook

Insuffler des changements inséparablement individuels et communs, avec les autres que soi et les autres qu’humains, en faisant confiance au potentiel de l’expérience dans toutes ses dimensions, c’est l’approche que Nuno da Luz propose d’explorer à travers l’étude des transformations accélérées des sonosphères urbaines en Europe. Il s’intéresse tout particulièrement à l’implantation massive d’un oiseau exotique dans nos villes européennes : la perruche. Avec Feral Songbook, l’artiste imagine un manuel de pédagogie sonore détaillant une série de pratiques d’improvisations collectives qui s’approprient les « territoires de chant » des perruches comme mode par excellence de collaboration et de coopération polyphonique.

Le travail de Nuno da Luz, artiste et chercheur né à Lisbonne en 1984, ondule entre les écologies du bruit, de l’écoute attentive et de la création de livres . En 2015, il suit le Programme de Master d’Expérimentation en Arts et politique à SciencesPo Paris. Résident à la Cité Internationale des Arts en 2024, il mène actuellement un projet de recherche doctoral à l’École des Arts UCP (Porto), intitulé « Echologies of Noise » et expose régulièrement en Europe.

Mitrcollective (France/Russie/Royaume-Uni), MITR (Made in the River)

MITR (Made In The River) explore les possibilités de créations collaboratives entre le ruisseau des Aygalades – qui traverse les quartiers du nord de Marseille, puis se jette dans la mer au nord de La Joliette – et ses communautés riveraines, dans la perspective de transformer le futur du cours d’eau et de notre relation à lui. Le projet invite à faire l’expérience d’un écosystème complexe depuis un point de vue non humain à partir de la collecte de matériaux hybrides façonnés par les eaux contaminées. Via des oeuvres plastiques, des performances live, des rituels et des créations audiovisuelles, il témoigne d’une histoire parallèle à celle du désastre écologique : celle de la ruse, de l’ingéniosité et de l’inventivité de l’eau.

Fondé en 2019 par les trois artistes Charlie Fox, Chloé Mazzani et Bulat Sharipov, le collectif MITR s’est donné pour mission de participer à la restauration écologique de ce fleuve urbain qui parcourant des territoires industrialisés, est particulièrement sujet à la pollution chimique et à l’accumulation des macro-déchets.

Marina Pirot et Dominique Leroy (France), SLABS

Dans une serre de cultures maraîchères dans leur ferme de Kerminy, Marina Pirot & Dominique Leroy hybrident des pratiques agricoles et artistiques, les arts sonores et somatiques pour mieux percevoir comment le milieu affecte le corps. La pratique agricole quotidienne génère l’écriture de partitions corporelles de maraîchage somatique, où les gestes et postures agricoles laissent agir les systèmes de ressentis du corps en les explorant dans diverses combinaisons dans l’ambiance sonore de la Slabs. Des partitions sont activées et partagées lors de rituels collectifs et festifs de cueillettes notamment.

Le duo d’artistes Marina Pirot & Dominique Leroy déploie depuis 2015 une plateforme artistique collaborative, déclinant diverses formes de coopérations, engagée dans la transition esthétique à l’aune des mutations écologiques. L’engagement du duo depuis 2018 concernant l’intrication des questions agricoles et artistiques les a menés à de longues résidences en sites maraîchers (Nantes, Bolinas-Californie, KRA-République Tchèque) avant de créer leur micro-ferme expérimentale en art, Cyclo-farm à Kerminy, (Bretagne).

Sacha Rey (France), État des lieux des forces en présence

Sasha Rey imagine un « road trip éthologique » qui interroge la relation que l’humain entretient au collectif et aux autres formes de vie. Cette prospection pensée à partir de la spécificité d’une espèce protégée méditerranéenne, le flamant rose, se destine à forger des alliances inter-espèces dans lesquelles les non-humains et l’exigence d’émancipation de personnes minorisées se découvrent des problématiques communes, invitant notre société à se transformer. Ce documentaire aborde les luttes pour les droits des personnes transgenres ainsi que la défense des écosystèmes notamment autour de la gestion de l’eau.

Né en 1991 à Nice, Sacha Rey est un artiste plasticien, diplômé des Beaux-Arts de Paris avec les félicitations du jury. Il a également soutenu un mémoire de recherche sur sa méthodologie de travail, la “danse documentaire”, à l’EHESS Paris. Sacha a participé à des expositions collectives et des festivals tel que : le Cinéma du Réel au Centre Pompidou, la Villette, la Villa Vassilieff, Bétonsalon, CAC Brétigny, Poush Manifesto ainsi qu’au Stadtmuseum (Düsseldorf) et la Spiral Wacoal Art Center (Tokyo).

Yan Tomaszewski (France/Pologne), Sequana

Yan Tomaszewski propose un renouveau des imaginaires de la Seine en réactivant la mémoire d’un autre rapport possible au fleuve basé sur le dialogue, le soin et le protocole don / contre-don. Partant des milliers d’ex-voto jadis offerts à Sequana, la déesse guérisseuse de la Seine, il engage un projet global et au long court basé sur la création de processus multiples : sculptures pour purifier la Seine et mesurer ses polluants ; gestes d’offrande et rituels néopaiëns ; cocréation d’un collectif de Gardien.ne.s de la Seine autour de l’attribution d’une personnalité juridique au fleuve, participation à des mouvements activistes luttant contre un giga projet destructeur en bord de Seine, collaborations scientifiques…

Yan Tomaszewski, né en 1984, à Seclin (Nord) est un cinéaste et artiste visuel franco-polonais. Formé aux Beaux-Arts de Paris et au Studio national des arts contemporains du Fresnoy, ses films ont été montré au IDFA Amsterdam, FIFA Montréal, FID Marseille, au Centre Pompidou à Paris, au MAC VAL à Vitry-sur-Seine ou encore au MAK Center for Art and Architecture à Los Angeles.

Le Prix COAL 2024 bénéficie du soutien de l’Union Européenne via le programme Transformative Territories, Performing transition through the arts, du ministère de la Culture, de l’Office français de la Biodiversité, de l’ADEME, du Musée de la Chasse et de la Nature, de la Fondation François Sommer, de la Fondation LAccolade, ainsi que d’un partenariat avec les Ateliers Médicis, le Centre Wallonie Bruxelles/Paris et l’IHEPAT.


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