Blühen
Pour l’éclosion d’une écologie culturelle. Première édition le 5 octobre au Goethe Institut de Nancy.
Publié le 12 juillet 2017
Du 6 au 9 juillet 2017, COAL et le Parti poétique ont organisé « Farm Camp ! », le SummerLab européen du réseau Imagine2020, dans le cadre du Laboratoire de la culture durable#2 La Table et le Territoire. Dix artistes choisis par les structures membres du réseau Imagine2020 ont résidé pendant 4 jours à Zone Sensible – Ferme Urbaine de Saint-Denis. Quatre jours pour se confronter aux enjeux de la relation entre la nourriture et le territoire dans un contexte de nécessaire adaptation aux changements climatiques à partir de l’exemple concret de la Ferme Saint-Denis. Chaque participant a ainsi produit une oeuvre en réponse au projet de la Ferme et aux questions soulevées, avec les moyens de son choix.
Artistes présents
Les structures du réseau Imagine2020 ont chacune invité un ou plusieurs artistes à venir participer au SummerLab 2017. Parmi les artistes invités se trouvaient : Siobhan McGrath (UK), Maria Lucia Cruz Correia (SI), Gosie Vervloessem (BE), Theo Omambala (UK), Maidie Van Den Bos (NL), Mārtiņš Zariņš et Toms Treinis (LG), Olivier Nattes, Pauline Toyer et Celsian Langlois (FR).
Farm Camp !
Se mettant en situation d’ouvriers agricoles, les artistes ont organisé leur campement sur le site de la Ferme et ont produit de nouvelles créations autour des enjeux de l’alimentation durable. Cette première résidence internationale amorce une collection locale et populaire d’art contemporain « made in 93 » sur le site de la Ferme Urbaine en pleine reconversion.
Ateliers
Quatre demies journées ont été consacrées à la réalisation d’ateliers permettant de davantage cerner le contexte culturel, agricole et alimentaire de la ferme : une discussion sur l’agriculture urbaine avec Adrien Baysse-Lainé, doctorant spécialisé dans la relocalisation agricole ; une visite guidée du marché de Saint-Denis, le plus grand d’Île-de-France, par des représentants locaux ; un atelier de permaculture à la ferme ; un atelier d’écriture créative cherchant à produire des fictions alimentaires en partant de textes scientifiques, et réalisé par Nathalie Blanc, géographe et directrice du LADYSS (Laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces) et Marine Legrand, anthropologue, Museum National d’Histoire Naturelle ; une conférence ouverte au public avec Nathalie Blanc (géographe, LADYSS), Olivier Hamant (biologiste, INRA), Paulie Guinard (géographe, ENS Paris), Christophe Lavelle (biogénéticien, MNHN), Xavier Fourt (artiste du collectif Bureau d’Études) et Marine Legrand (anthropologue, MNHN) qui visait à montrer les apports de la collaboration entre art et science à la transformation des territoires.
Production d’oeuvres
Trois demies journées ont été consacrées à l’expérimentation et la production d’oeuvres. Ces dernières ont été présentées à une cinquantaine de personnes le dimanche 9 juillet.
Les 10 artistes ont organisé une promenade de la forme d’un intestin dans la ferme, afin de permettre aux visiteurs de déambuler entre les plantes tout en partant à la découverte des oeuvres et réflexions inspirées par le lieu.
Pauline Toyer, La Ligne
Suivant les réflexions qu’ont eues les artistes durant ces quatre jours sur la notion de frontière, d’appartenance de la ferme à un milieu rural ou urbain, Pauline Toyer a créé une porte entre deux mondes, celui de la ferme, et celui de la ville. Sur la grillage marquant la séparation de ces deux environnements, elle a ainsi suspendu en symétrie, des deux côtés de la grille, une plante issue de la ferme. Cette production est autant une invitation au monde extérieur à venir voir ce qui se passe dans la ferme, qu’une extension du territoire de la ferme au-delà de ses limites.
Toms Treinis & Mārtiņš Zariņš, Urban Farmony
Maidie Van Den Bos, City or Rural ?
Durant trois jours, Toms Treinis et Mārtiņš Zariņš ont enregistré les différents sons de la ferme puis ont réalisé leur propre composition sonore qui mêle bruits de la ferme et morceaux de compositeurs. Assis dans le noir dans un container, les visiteurs étaient invités à écouter ces sons tout en sentant et dégustant diverses compositions réalisées par Maidie Van Den Bos à l’aide des produits de la ferme. Ces cocktails et senteurs se référaient chacun soit à un environnement rural, soit à un environnement urbain.
Celsian Langlois, Convergence locale
Celsian Langlois s’intéressant à la cuisson des aliments, a réalisé une installation solaire. Une bâche transparente, contenant un peu d’eau, réfléchissait les rayons du soleil. L’effet de loupe produit devait conduire à un départ de feu. Trois supports ont été placés au sol pour encourager ce départ de feu : du laurier, des brindilles et du bois. La rotation du soleil est alors perceptible par les traces que ces départs de feu laissent sur les supports.
Olivier Nattes, Les possibilités
Un ensemble de dessins décrit les évolutions possibles de la ferme, de sa reprise par le Parti Poétique en mars 2017 jusqu’à 2027. Un récit imaginaire, qui laisse une large place à des modes de fonctionnement alternatifs et innovants.
Maria Lucia Cruz Correia et Gosie Vervloessem, The Table and the Territory Game
Par l’intermédiaire d’un jeu proche des dominos, les deux artistes invitent les visiteurs à explorer les frontières de la ferme à travers des connections imaginaires. Chaque participant se met dans la peau d’une entité de l’environnement (sol, climat, …) pour exprimer ses sentiments. Un jeu pour déplacer le regard et sortir d’une vision anthropocentrée.
Theo Omambala et Siobhan McGrath, Offalogy Afrique
Les deux artistes ont invité les visiteurs à goûter des plats africains sans leur en révéler la composition. Abats d’animaux, coeur, foie, langue, mais aussi bananes plantain et salade constituaient ce repas, qui se réfère aux offrandes spirituelles africaines aux dieux de la nature.
Et aussi :
– Planting questions : sur des feuilles de riz, les visiteurs pouvaient écrire à l’encre de chou rouge différentes questions au sujet de la ferme ou de la relation à l’alimentation, puis remplir cette feuille de légumes pour la déguster.
– Lectures de textes : divers textes réalisés lors de l’atelier d’écriture créative ont été lus.
Les partenaires
Cette initiative est financée par l’Union Européenne via le réseau Imagine2020. Le Laboratoire de la culture durable bénéficie également du soutien du Ministère de la culture et de la Communication et de la Fondation Carasso.
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