PRIX COAL 2024 : LES LAURÉAT.E.S
Le Prix COAL 2024 a été décerné à Yan Tomaszewski pour son projet Sequana. Le prix spécial du jury a…
Dix projets d’artistes français et internationaux sont nommés pour le Prix COAL 2021 sur la Forêt. Trois projets d’étudiants issus des Écoles françaises du champ artistique et culturel sont nommés pour la seconde édition du Prix étudiant COAL – Culture & Diversité en partenariat avec les Réserves Naturelles de France.
Crédit image : © Feda Wardak, En dessous, la forêt. Photo Natacha Gonzalez.
Publié le 4 mai 2021
En 2021, le Prix COAL se consacre à la forêt. En quelques décennies, la forêt est devenue le symbole et le point de convergence des convoitises, des catastrophes environnementales et des luttes qui agitent le monde contemporain en crise. Treize millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année, sous la pression de l’agriculture, du surpâturage, de l’exploitation du bois, et de l’urbanisation ; des pans entiers des forêts d’Amazonie, d’Australie, d’Afrique subsaharienne brûlent tandis que d’autres meurent sur pied sous l’effet du réchauffement climatique, privant ainsi la faune de ses habitats naturels. Vitale pour l’équilibre global des écosystèmes, la forêt l’est tout autant pour les sociétés humaines qui, depuis des millénaires, vivent directement ou indirectement de ses ressources. Partout dans le monde, des peuples luttent pour défendre ces réserves de vie et de culture et en faire les modèles de nouveaux mondes à bâtir.
Les dix artistes nommés pour le Prix COAL 2021 et les trois étudiants issus des Ecoles françaises du champ artistique et culturel nommés pour la deuxième édition du Prix étudiant COAL – Culture & Diversité révèlent les richesses sylvestres, pour sentir et expérimenter les équilibres écologiques des forêts, pour promouvoir la diversité des êtres et des cultures qui les habitent, pour raviver leurs savoirs ancestraux et en faire naître de nouveaux, pour nourrir les mouvements de résilience qu’elles inspirent, agir avec leurs protecteurs et inventer d’autres manières d’être ensemble dans les bois.
Tous reflètent l’engagement croissant des artistes pour l’écologie, alors que la pandémie contribue à révéler l’ampleur de la crise environnementale qui en est la cause.
LES DIX ARTISTES NOMMÉS POUR LA 12EME EDITION DU PRIX COAL SONT :
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Voir les trois artistes nommés pour le Prix étudiant COAL – Culture & Diversité 2021
PRÉSENTATION DES DIX PROJETS ARTISTIQUES NOMMÉS POUR LE PRIX COAL 2021 SUR LA FORÊT
Aborder la forêt aujourd’hui, c’est d’abord se reconfronter au temps long – celui des cycles forestiers, dont les phases d’évolution et de régénération varient entre 300-500 ans – et; faire face au caractère profondément complexe et imprévisible de la vie sur Terre à l’avenir. C’est ce que reflète Ask the Ghost Tree What Time It Is, de Karin Bolender qui propose une expérience intergénérationnelle spéculative, à la fois audacieuse et absurde, engageant plusieurs générations d’enfants devenus, en 2020, responsables de forêts et commissaires d’une exposition collective et mondiale prévu en 2052. On pense au constat que faisait Aldo Leopold déjà en 1933 « Nous prenons soin de conserver nos oeuvres d’art, mais nous laissons les espèces sauvages, oeuvres de millénaires d’évolution, disparaître sous notre nez ».
Avec Les mécaniques, Noémie Goudal poursuit cette exploration au long court en partant de la découverte récente des traces de l’existence d’une forêt tropicale, il y a 52 millions d’années, à l’emplacement actuel de la calotte glacière antarctique. À travers un paysage photographique et sonore évolutif, elle donne à voir et à entendre la progressive extinction d’une jungle qui, à mesure que brûlent et se désintègrent des tirages photographiques, finit par ne former plus qu’un parterre de cendres.
La mise en lumière de l’évolution du paysage à l’échelle de la Terre raisonne à l’heure de l’anthropocène, où l’on peut observer en temps réel et pour la première fois des bouleversements climatiques provoqués par l’activité humaine. Between the Lines de Marjolijn Dijkman révèle ainsi ce qui se lit et se lie entre les lignes de l’histoire et celles du vivant, retraçant l’impact croisé du réchauffement climatique et de l’invasion des scolytes dans la forêt de Verdun. Des milliers d’hectares de pin en monoculture ont été plantés sur cette « zone rouge » devenue dangereuse et inculte après les combats de la guerre de 14-18. Aujourd’hui ces forêts qui meurent sur pied menacent de réveiller les munitions non explosées, enfouies depuis la guerre.
Le Collectif péruvien Fibra investit une autre forêt en danger, celle de Ucayali, situé dans la forêt amazonienne péruvienne qui connait l’un des taux de déforestation les plus élevés au monde à cause de l’exploitation forestière illégale, du trafic de terres, de l’huile de palme et des implantations pétrolières. À travers une installation immersive de sculptures en mycélium, Desbosque : desenterrando señales met en lumière les réseaux mycorhiziens, qui connectent sous le sol, plantes, arbres et champignons. Les artistes font entendre les échanges qui perdurent entre les champignons et les arbres disparus d’Ucayali, au son des histoires contées par ses habitants.
Face aux menaces, aux plaies et aux ravages, Beya Gille Gacha choisit quant à elle d’approcher la forêt sous l’angle éco-féministe de la guérison, celle que produisent les arbres et les forêts sur nos corps. Ce qu’elle fera de nous présente sous forme de peintures-performées des rituels de guérison sur toile, réalisés grâce à des herbes et plantes médicinales. Elles seront accompagnées d’installations-sculptures : des inclusions de déchets trouvés en forêt, ensevelis dans la résine de pin, comme autant de fossiles sublimés par les arbres.
Dans ce mouvement de résilience et de soin, Julie C. Fortier invite à expérimenter une approche sensorielle de la forêt à travers une installation olfactive qui cherche à « soigner » et à initier un dialogue chimique et poétique avec la forêt. Glanant les parfums et les odeurs des bois mais aussi les récits de ses usagers, Résilience et récits enquête sur la sensibilité olfactive des humains et celle des arbres, aux racines d’une mémoire sensorielle commune.
Puisant dans ce lien ancestral qui nous unit à la forêt, Vincent Laval propose une installation immersive, voire initiatique, faite de sculptures et de photographies tirées de l’observation attentive du sauvage lors de ses marches dans les forêts de France, de Grèce, de Suède, ou du Japon. Elle constitue une invitation poétique à cheminer, jusqu’À la croisée des chemins, où une sculpture monumentale en branches de châtaigniers, évoquant la cabane, devient le point d’orgue de la relation entre humain et forêt.
Sara Favriau choisit quant à elle de cultiver cette approche lyrique de la forêt aux côtés de biologistes et de chercheurs qui étudient la sécheresse des arbres et les changements climatiques, en proposant une opération poétique et résolument optimiste d’enforestation. Projet d’art total – sculpture, performance, pièce de théâtre, film – Je vois trouble, longuement, un paysage transitoire apporte un angle sensible mais aussi transgressif aux recherches scientifiques sur les forêts et les souffrances multiples qu’elles subissent.
Artiste chasseur-cueilleur et arpenteur, vivant en forêt, Erik Samakh expérimente lui aussi des solutions de résilience des écosystèmes forestiers, mêlant entretien de la biodiversité et geste artistique. Il met au point un protocole de gestion et de transformation de monoculture de conifères en créant des clairières où l’artiste laisse revenir les plantes pionnières, et avec elles, les insectes, les reptiles et les oiseaux ainsi que les petits et les grands mammifères. Il est alors possible d’écouter ces Zones de bruit qui acquièrent le statut d’oeuvre d’art.
Appréciées pour être des zones de silence plutôt que des zones de bruit, les forêts urbaines sont le terrain de recherche architecturale et de création de Feda Wardak. En-dessous, la forêt est un projet total visant l’édification, dans la forêt de Bondy, à Clichy-sous-Bois, d’une œuvre scénographique monumentale en bois, évoquant les façades des grands ensembles alentours. Dès les années 1960, leur construction généra des coupes rases sur d’immenses parcelles de cette même forêt. Support de chorégraphies et de rencontres, refuge en pleine jungle urbaine, l’installation faire naître un lieu d’échange critique où questionner l’aménagement des territoires et l’artificialisation croissante des sols.
JURY 2021
DOTATION
Le lauréat du Prix COAL bénéficie d’une dotation de 10 000 euros allouée par la Fondation François Sommer et COAL, répartie en une dotation et une aide à la production dans le cadre d’une résidence animée par le musée de la Chasse et de la Nature au Domaine de Belval, propriété de la Fondation François Sommer.
La Fondation François Sommer, reconnue d’utilité publique dès sa création le 30 novembre 1966, a été voulue par François et Jacqueline Sommer, pionniers de la mise en oeuvre d’une écologie humaniste. Fidèle aux engagements de ses fondateurs, elle oeuvre pour la protection d’une biodiversité où l’homme trouve sa juste place, pour l’utilisation respectueuse des ressources de la nature et le partage des richesses du patrimoine naturel, artistique et culturel.
Le domaine de Belval est situé sur la commune de Belval-Bois-des-Dames, dans les Ardennes françaises. D’une superficie de près de 1000 hectares clos, il est essentiellement forestier et parcouru de prairies et de 40 hectares d’étangs. Véritable observatoire de la ruralité et de la vie sauvage, il accueille chaque année des artistes sélectionnés pour l’intérêt de leur contribution au renouvellement de la vision du rapport de l’homme à son environnement naturel. Témoin de l’attachement de la Fondation à soutenir la création artistique contemporaine, la résidence au domaine de Belval contribue à la diffusion des oeuvres des artistes auprès d’un large public. Elle met également au service de la création un réseau de compétences complémentaires portées par les équipes scientifiques et pédagogiques du musée de la Chasse et de la Nature et celles du domaine de Belval. Nous vous invitons à en consulter la charte sur le site de COAL.
LES PARTENAIRES DU PRIX COAL 2021
Depuis 2014, le Prix COAL bénéficie du soutien du ministère de la Transition écologique et solidaire, du ministère de la Culture, de l’Union Européenne via le programme de coopération européenne ACT (Art Climate Transition), et du Musée de la Chasse et de la Nature et de la Fondation François Sommer, qui alloue la dotation de l’artiste.
La Fondation François Sommer, reconnue d’utilité publique dès sa création le 30 novembre 1966, a été voulue par François et Jacqueline Sommer, pionniers de la mise en œuvre d’une écologie humaniste. Fidèle aux engagements de ses fondateurs, elle œuvre pour la protection d’une biodiversité où l’homme trouve sa juste place, pour l’utilisation respectueuse des ressources de la nature et le partage des richesses du patrimoine naturel, artistique et culturel.
La Fondation LAccolade rejoint les partenaires du Prix COAL
Créée en octobre 2020 sous l’égide de l’Institut de France, la Fondation LAccolade soutient la recherche et la création artistique sous toutes ses formes et dans tous ses états. Elle porte une attention toute particulière à des créations, démarches, projets, et actions qui sont portés par des artistes en lien avec les thèmes que sont l’eau, l’environnement, la fragilité du vivant et le féminin. Elle a également pour but de valoriser et promouvoir le Matrimoine, c’est-à-dire le legs des femmes ayant eu une importance historique ou artistique.
La Fondation LAccolade développe des programmes de résidences de création dont un à Paris au cœur du quartier de Saint-Germain des Prés et un autre en Californie dans les déserts de l’Ouest. Ces résidences s’organisent sous forme de saisons avec des artistes invités autour d’un thème de recherche. La première saison des résidences reprend l’aphorisme de l’écrivain Edouard Glissant : « Rien n’est vrai, tout est vivant. ».
Elle est également à l’initiative d’un centre d’art à Palm Springs, The Elemental. Celui-ci, situé aux portes des déserts de l’Ouest, développera une programmation dédiée à des expressions et créations artistiques liées au vivant, au Land et Earth Art. Il sera inauguré dans le courant de l’automne 2021.
REI Habitat soutien l’édition 2021 consacré à la forêt
REI Habitat est un groupe de promotion immobilière écologique, spécialisé dans la construction d’immeubles collectifs en structure bois depuis 2009. En privilégiant du bois local issu de forêts gérées durablement, en renouvelant les forêts via une stratégie de reboisement, REI Habitat entend renouveler les forêts autant que les villes. REI Habitat est le premier promoteur certifié PEFC et labellisé Bois de France.
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